Le regard plongé dans les étoiles, le dos appuyé contre le bois humide, les jambes repliées contre moi, une main sur mes genoux, l’autre reliée à la main d’un homme qui dort. Temps qu’il ne descendait pas sa main trop bas, je n’éloignais pas la mienne. On ne réveille pas inutilement un homme qui dort. On ne réveille pas non plus Caleb. J’ai moins mal à la tête depuis qu’il s’est endormi. C’était suffisant pour m’inciter à ne pas bouger. La journée fut longue et la nuit n’en finit pas. Mais à présent, tout le monde dormait. A peu près. A part moi. Il y a quelque chose, quelque chose qui me chiffonne. Je ne trouve pas quoi. Ne pas me rappeler n’arrangeait pas mon humeur. J’ai une excellente mémoire. Evoluer dans une atmosphère de nervosité, de panique, courir à droite, à gauche, suivre les ordres et écouter les blagues douteuses de mon baby-sitter. Bien qu’à certains moments, je me demande qui baby-sitte qui. Qu’as-tu oublié Sheridan, qu’as-tu oublié ? Qu’est-ce qui t’échappe ? C’est important. Je sais que c’est important. Mais est-ce plus important que cette vague de chaleur qui menaçait l’île et ses habitants ? Ça avait un lien en tout cas. Il y a un lien. Soupire, lasse. Le regard tombe sur la silhouette immobile. Caleb dort comme un bébé, son sommeil l’a amené à se tourner vers moi. Si je m’étais endormie, je me serais réveillée avec un homme lové contre moi et j’aurais entendu ses railleries dès son réveil. Je n’ai pas envie de dormir. Pas vraiment. Même si mon regard est lourd, que mes pensées se brouillent peu à peu, que je sens ma tête partir en arrière chercher le confort du bois derrière moi. Il y a quelque chose pourtant. Sheridan il y a quelque chose. Et puis soudain, le déclic se fait. « Nom de Dieu » Le juron fit remuer quelques personnes et je plaquais ma main sur ma bouche pour éviter que d’autres paroles réveillent le reste des personnes alentours. Ce n’était pas la peine de les paniquer inutilement, il était encore temps d’y retourner. La fatigue s’était complètement évaporée j’étais réellement alerte. Mais ce n’était que l’effet de l’adrénaline. La main toujours sur mes lèvres je regardais Caleb. Il allait falloir le faire venir avec moi. Mais pour le réveiller, il allait falloir être discret. Je m’agenouillais alors à son côté, me penchant au-dessus de lui. De ma main libre je touchais son visage, le redressant un peu vers moi. « Rivers… » Je l’appelais par son nom encore une fois, ou deux. Mais cette manière trop douce n’avait en réalité aucune chance de réussite. Bon. Je posais ma main attachée sur sa bouche et de ma main libre je pinçais son nez. Privation d’oxygène. Le corps était obligé de réagir violemment. Ça ne rata pas. Il ouvrit les yeux en grand et je libérais son nez, mais pas encore sa bouche, pour l’empêcher de parler. Je plongeais mes yeux bleus dans les siens, exprimant tout le sérieux que cette situation pourrait prêter à croire. Je me penchais un peu plus pour que mes paroles murmurées atteignent ses oreilles sans réveiller tous les gens alentours. « Il faut y retourner. Maintenant. » Et quand je fus certaines qu’il ne réveillerait pas tous les otages je libérais sa bouche et posais ma main menottée où je pus, suivant ses gestes plutôt. J’étais complètement sérieuse et je ne reculais pas, restant au-dessus de lui. Ça n’avait rien d’avenant. C’était juste par précaution, il était hors de question que j’alerte tout l’équipage avec ce problème.

Caleb avait passé une journée assez spéciale, après avoir été dans le souterrain cherché de la nourriture, j’avais bien faillit y rester tellement la chaleur y était intense, le jeune homme aimait la chaleur en général mais dans le souterrain c’était irrespirable et il avait été difficile de ne pas s’effondrer, fort heureusement ils avaient emporté de grosse provisions d’eau douce pour se rafraichir en chemin. De la nourriture, il y en avait peu sur le campement, tout le monde était partit dans la précipitation en ne pensant qu’à sa propre survie, alors nous devions retourner au souterrain où il y avait beaucoup de nourriture. Par la suite, Rivers avait été chargé de surveiller les otages, une chose qu’il appréciait grandement. Il aimait beaucoup taquiner les gens et les otages étaient des victimes parfaites, il avait été enchainé à l’otage dit « la plus sage », le capitaine restait méfiant envers Rivers en lui confiant une tâche assez importante, et il le savait capable de s’en aller en les laissant sans surveillance. Les autres otages étaient quand à eux relié entre eux pour la plus part avec des boulets en fin de chaine. On avait considéré que Caleb serait un boulet suffisant pour Sheridan, probablement était-elle la moins bien servie. Forcée de supporter le jeune excentrique, elle avait fini par se transformer en baby-sitter, les rôles étaient ainsi inversés sous le regard amusé des autres pirates qui passaient de temps en temps devant eux. Rivers amusait tout le monde, probablement l’ambiance sur l’ile ne serait plus la même sans lui, bonne ou mauvaise chose ? A vous de le juger. Il était connu pour ses pitrerie, son coté débauché et par son intrépidité au combat. Mais Caleb savait être calme, mais uniquement avec les armes. Lorsqu’il usait de son savoir faire passé, il n’était plus la même : calme, patient, attentionné, silencieux surtout...

La journée c’était en fin achevée, et Rivers veilla longtemps, la plus part des otages dormaient déjà, mais pas sa voisine. Finalement il s’endormi dos à elle la main tirée en arrière, puis il avait fini par se tourner, puis à nouveau dans l’autre sens. Il ne tenait pas en place éveillé, mais endormir ce n’était pas forcément mieux. De quoi rêvait-il ? De tout et de rien, il ne s’en souvenait pas la plus part du temps. Il était fatigué de sa longue journée et dormait tel un enfant, rien ne pouvait le réveiller. Il semblait qu’on l’appelait d’une voix lointaine, le matelot n’y prêta pas attention. Rivers se sentait peu à peu étouffer, il se sentait mal et tout à coup il ouvrit en grand ses yeux d’un bleu azur éclairait par une lueur au loin du feu de camp. Il releva la tête, la main de Sheridan sur sa bouche il remua tel un vers de terre mais la jeune femme n’en démordais pas. Probablement aurait-il continué de sa débattre et l’aurait envoyé voler ailleurs s’il n’avait pas reconnue là son otage. Quand il se calma enfin elle se pencha vers lui pour lui dire qu’il fallait y retourner. Le jeune homme fronça légèrement les sourcils puis resta calme, la respiration difficile il la fixait jusqu’à ce qu’elle décide enfin de le libérer. Il reprit une légère inspiration et siffla entre les dents

« Mais tu es complètement dingue de faire ça ! »

Le jeune homme reposa sa tête en reprenant doucement son souffle. Le jeune homme ne comprenait pas la gravité de la situation, la seule chose grave selon lui c’était qu’elle l’avait réveillé. Il fixait la jeune femme penchée au dessus de lui, elle avait l’air grave est-ce qu’il allait vraiment devoir se lever ? Il ferma les yeux quelques secondes pour mieux les ouvrir par la suite, il tourna la tête vers les autres otages qui dormaient à point fermés, une chance... Le jeune homme reporta son attention sur l’artificière et il souffla

« Qu’est-ce qu’il te prend ? »

Yeux bleus dans yeux bleus, les deux opposés se fixaient l’un d’un œil pressé et insistant, l’autre d’un œil suspicieux et fatigué. Rivers avait un peu de mal à atterrir ce qui compliquerait très certainement la tâche de Shéridan. Il se demandait pourquoi elle semblait inquiètes, c’était bien la première fois qu’il la voyait ainsi et c’était assez particulier, il ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait, cela avait l’air grave il en était conscient malgré la fatigue, Caleb était peut-être immature mais pas un idiot en tout point, il fixait la jeune femme attendant des explications.

Privé d’oxygène, le cerveau envoie un signal dans tout corps avertissant d’un danger imminent. Les poumons aspirent plus fort et quand ils se rendent compte qu’ils ne reçoivent rien pour autant, le pouls s’emballe et tout le corps est en alerte. Caleb a de bons réflexes. Heureusement pour moi, j’étais en position dominante et je pus l’empêcher de m’échapper et par là, de réveiller tous les autres otages. L’idée de l’étouffer complètement m’avait traversé l’esprit. Mais pour être honnête, il aurait fini par réveiller quelqu’un si j’avais insisté. Ce n’était pas intéressant. Pas la bonne méthode et une action plutôt stupide. L’œil encore embrumé, il avait néanmoins assez d’énergie pour émettre des doutes sur ma santé mentale. Soit, je laissais passer pour cette fois. Ma manière de le réveiller était peut-être efficace mais elle n’en restait pas moins brutale. Je le laissais prendre son souffle, il faut toujours un temps de réadaptation pour que le corps comprenne qu’il n’est plus en danger. Les poumons avaient été fort sollicités, le pouls accéléré témoignait de l’effort physique dépensé. Bien. Mais ne trainons pas plus. Le jeune matelot me regardait toujours avec cette mine fatiguée, le cerveau mettait un autre temps d’adaptation pour passer de la phase « sommeil » à la phase « réveil ». Mais ça ne m’étonnait pas que Caleb ait autant de mal à passer d’une phase à l’autre. Il avait passé une très longue journée, il avait bossé dur, je peux en témoigner. Et puis, pour trouver des remarques aussi stupides à faire, il fallait un cerveau qui travaille dur. Plus le fait de passer la journée en ma compagnie ne devait pas arranger les choses. Je ne suis pas du genre à subir ses plaisanteries sans broncher. Bref. Plus vite. « Il y a un combustible dans mon atelier qui mis en relation avec une température très élevée réagit assez violemment pour détruire tout ce qui l’entoure à au moins 10mètres alentours. » L’air hagard, le jeune homme ne semblait pas faire les connexions. En réalité, il restait amorphe. Je fronçais les sourcils, soit n’avait-il pas bien compris, soit il ne comprenait pas. Je me penchais un peu plus, peut-être un peu trop près que nécessaire, je ne connaissais pas vraiment les distances à respecter entre deux êtres humains. Pour moi, il n’avait pas entendu ce que j’avais dit. Mais plus près, j’allais me mettre à loucher. J’approchais ma main de nos visages. « Rivers. Si on n’y retourne pas. Les souterrains… » Et en accordant ma main imitant une explosion avec l’air grave de mon visage je murmurais un peu plus fort un : « Boum ! » En avançant mon visage brusquement pour imiter l’effet de surprise que produit généralement une explosion. Je pense que cela eu l’effet escompté, il sursauta à mon « boum ». Les explications imagées ont toujours eu leur petit effet. Je trouvais que ces explications étaient trop simples, trop primaires. Mais j’avais du plus d’une fois eu l’obligation de tenir ce genre de discours simplets, des discours pour bébés. Parce que les gens à qui je m’adressais ne comprenaient que ce genre de langage – autrement dit, leur niveau d’intelligence était relativement bas. Je ne doutais pas de l’intelligence de Caleb, il m’avait déjà pas mal surprise de ce côté-là. Quand on lui enlevait son excentricité, son narcissisme et ses plaisanteries douteuses, il en ressortait des questions intelligentes et pertinentes. J’avais été honnêtement très surprise la première fois qu’il m’avait posé des questions sur mon travail. Et surprise, je ne le suis pas très souvent. Le phénomène de surprise implique un élément imprévu. Je ne me fais pas surprendre. Mais, si je ne l’avais pas montré ce jour-là, Caleb m’avait surprise par sa bonne curiosité. « Caleb, il faut que je le répète une troisième fois où ton cerveau embrumé a enregistré l’information ? »

Caleb avait un peu de mal à retrouver ses esprits, pour lui c’était l’heure de dormir. Evidement il était davantage réactif quand à bords du Flambeau ont se mettais à hurler à trois heures du matin : A l’abordage ! Il comprenait qu’il fallait se lever, mais ce genre d’attaque était assez rare. Le matelot fixait son otage l’air dépourvu de toute pensée, il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait là. Puis elle s’approcha encore plus de lui ce qui le réveilla un peu plus, qu’est-ce qu’il se passe à la fin ? Le jeune homme était un peu perdu, et son otage était près, trop près d’ailleurs. Elle reprit plus lentement pour que son cerveau puisse assimiler. Il sursauta légèrement « Boum », ah oui boum ! Bah pourquoi ne pas l’avoir dit tout de suite ? Il restait planté à fixer Sheridan en train de se demander ce qu’il avait fait pour ne pas avoir le droit de dormir ce soir. Oui, ça allait exploser, pourquoi ça exploserait il n’en avait aucune idée. C’était peut-être une farce... A vrai dire, Caleb savait que Sinclair n’était pas le genre à faire des farces à quatre heure du matin. D’ailleurs, elle ne faisait jamais de farce tout simplement. Rivers songeait qu’elle était une fille bien ennuyeuse, c’était bien pour ça qu’elle était seule selon lui. Mais il lui avait trouvé un tas de qualité tout de même, cependant ennuyeuse c’était vraiment ce qu’il pensait d’elle. Il ne l’avait jamais vu s’amuser, parfois elle souriait mais jamais il n’avait entendu un rire sortir de sa gorge. Il songeait que c’était parce qu’elle était malheureuse ici, mais c’était le destin. Fallait-il se morfonde ? Croyait-elle que cela irait mieux en se résignant ? Caleb aussi avait vécu des histoires assez tragique, il ne parle jamais de l’orphelinat, ni de son ancien « maitre », il disait seulement être le fils d’un forgeron, mais tout le monde savait qu’il était le fils d’une femme qui avait tenté de le tuer à sa naissance, et que cette femme avait fini sur la potence, mais personne ne le lui faisait remarquer. Il revint à ses esprit lorsqu’elle reprit la parole le jeune homme reprit ses esprits et il se redressa brusquement donna un légère coup dans la tête de Sheridan mais rien de très violent.

« Si on y retourne. On va crever la dedans, parce qu’il fait... Très chaud. »

Il imita le très chaud en agitant sa main comme un éventail, histoire de se payer un peu sa tête à son tour. Voila, Caleb était de retour, bel et bien réveillé. Au top de sa forme de toute évidence. Il savait que Sheridan ne supportait pas vraiment ses plaisanteries, et probablement encore moins dans des circonstances aussi grave, elle lui affichait une mine mécontente d’ailleurs, probablement était-il a deux doigts de se prendre la gifle de sa vie, enfin il se serait pas à sa première gifle avec elle, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés (si on peut appeler cela une rencontre) elle lui avait presque décollé la tête. Il ajouta un sourire amusé sur les lèvres

« Ça va... Si on peut même plus plaisanter... Bouges ton joli petit derrière de là. »

Déclara t’il enfin, pas tout à fait convaincue qu’il faille vraiment retourner au souterrain, il n’en avait aucune envie. En plus, l’idée d’aller récupérer quelque chose qui était sur le point d’exploser ne l’enchantait pas spécialement. Caleb était quelqu’un de courageux, mais pas de suicidaire, et même si son otage semblait déterminé, il n’était ravi par l’idée, mais il pensait bien évidement à ceux qui pouvait traine aux alentour du souterrain, égarés par la panique, probablement des enfants, le jeune homme était assez partagé, il lui fallait ce décider rapidement.

633 mots

Bon. Bonne réaction. Sa plaisanterie me confirmait qu’il était enfin opérationnel. Caleb Rivers l’effronté. Au moins je n’avais plus à essayer de réactiver ses neurones. Il me força à me redresser en cognant mon front. Ce qui me fit froncer les sourcils. D’accord, se positionner moins près la prochaine fois que je devrais murmurer quelque chose à quelqu’un de manière discrète. J’empêchais ma main de se lever par réflexe frotté mon front. Juste un réflexe inutile. Je me rassis donc sur mes chevilles pendant qu’il achevait de reprendre ses esprits, je laissais courir la moquerie, si ça l’aidait à se remettre en route, j’étais capable de repousser les limites de ma patience. Ce n’est pas pour autant que cela me fit plaisir. Et je le laissais s’afficher sur mon visage de façon claire. Puis il enchaina et je fronçais un peu plus les sourcils, je le foudroyais du regard : « Cesse un peu tes pitreries veux-tu, il n’y a pas de temps à perdre » Et je me levais, entrainant le bras du pirate avec moi. Pirate qui lui, ne se bougeait pas le moins du monde. Je baissais les yeux vers lui. Métaphoriquement parlant, il ressemblait vraiment à un boulet là, à me regarder. Il semblait indécis. Il n’avait pas envie de retourner dans les souterrains. « Moi non plus je n’ai pas envie d’aller cuire dans les souterrains Rivers, mais là, il ne s’agit ni de toi, ni de moi. » Techniquement, ce n’était pas grandement convainquant. Caleb était narcissique et par là, égocentrique. Tout ce qui n’était pas lui ne l’intéressait pas. Mes paroles n’allaient pas le convaincre de se bouger pour moi. Plan B. « Et puis, si quelqu’un raconte que les souterrains se sont effondrés à cause d’une de mes expériences, ne compte pas sur moi pour te couvrir… Mentir ne fait pas partir de mes compétences » En effet, si le capitaine m’interrogeait par rapport à ce petit désagrément, je lui répondrais honnêtement qu’il y avait moyen d’éviter cela mais qu’un jeune homme fatigué avait préféré se rendormir plutôt que de m’accompagner. Et étant attachée à ce dernier, je ne pouvais pas m’éclipser et régler seule ce problème. Je ne sus exactement pour quelle raison il s’activa, si ce fut pour me forcer à me rassoir où parce que j’avais fait mouche, mais Caleb se releva. Et j’en profitais pour émettre une objection : « Et qu’est-ce que tu as contre mon postérieur ? Il est tout à fait normal » Je ne comprenais pas que ce n’était pas une critique. Tout ce que j’entendais c’était qu’il jugeait que mon fessier était petit. Je n’étais pas d’accord, mes hanches étaient correctement positionnées et j’étais parfaitement bien proportionnée. Je n’avais un postérieur ni trop gros, ni trop petit, ni même petit. Je ne faisais déjà plus attention aux gens qui dormaient à mes pieds. Ma voix était donc passée un cran plus élevé que nécessaire. Ma question semblait déphasée, mais quand il plongea dans mes yeux pour chercher si je ne plaisantais pas, il ne put que lire tout le sérieux que j’avais mis dans cette remarque. Je sais, j’ai peut-être 31 ans, mais j’ai encore tout à apprendre des relations sociales et des normes langagières des hommes. C’est vrai que je ne m’étais jamais retrouvée avec autant d’êtres humains autour de moi. En réalité, je ne faisais que rencontrer les clients et accompagnés les livraisons pour que tout arrive selon les normes. Le côté relationnel, marketing, je le laissais à mon assistant. Il se débrouillait mieux que moi là-dedans. Je ne suis à l’aise que dans mon atelier, à trafiquer les éléments et faire de nouvelles expériences. Du côté humain, je n’y connaissais pas grand-chose. Mais j’étais bonne observatrice et j’avais pu noter quelques petites habitudes chez les hommes qui me retenaient contre mon gré. Habitudes que je ne comprenais absolument pas, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de poser ce genre de question. Dans d’autres circonstances, je questionnerais Caleb, pour sa sociabilité. Je ne sais pas comment il fait pour être aimé de tout le monde, moi, il m’insupporte depuis que cette journée a démarrée. Mais c’est un fait indéniable. Tout le monde aime Caleb, même si Caleb n’aimait que sa propre personne. Allez comprendre…

Sheridan lui fit remarquer que ce n’était pas le moment de plaisanter, il haussa les épaule, selon lui, c’était toujours le moment de plaisanter. La vie serait bien ennuyeuse sinon. Le jeune homme n’éprouvait aucune envie d’aller se balader dans les souterrains, état-ce vraiment nécessaire d’y aller ? Rivers ne faisait confiance en personne sauf en son capitaine et la sorcière de l’Amazone bien évidement. Ils étaient les deux seuls en qui il pouvait les yeux fermé suivre le chemin qu’ils leur indiqueraient, le capitaine tout simplement parce qu’il était le seul a avoir laissé une place à Rivers à son arrivé sur le navire, parce que le Capitaine croyait en lui et donnait davantage d’importance au matelot. Le capitaine avait confiance en Rivers même s’il avait quelques réticences à l’envoyer au combat avec son intrépidité, la peur de perdre un matelot ? Non, la peur de perdre un homme de main fidele, l’un des rares qui lui était fidele, car souvent on parlait de Rébellion, et Caleb avec sa popularité faisait souvent taire les tensions. Lansalder était un véritable tyran, mais c’était l’autorité que Caleb n’avait jamais eut ailleurs, la seule personne que le jeune homme était capable de respecter en ce bas monde et ce n’était pas rien... Sheridan eut fini de convaincre le matelot en le menaçant de le dénoncer de ne pas avoir écouté l’artificière, bien que ce serait sa parole contre la sienne, tout le monde savait que Rivers était une véritable tête de mule il daigna enfin se lever et il souffla

« Je te deteste. »

Il savait que ça lui faisait une belle jambe qu’il l’aime ou non. D’ailleurs, il avait annoncé ses mots avec un léger sourire sur les lèvres qui était assez contradictoire avec ce qu’il venait de dire. La jeune femme haussa la voix en lui parlant de son derrière, il fut assez hilare quelque instant, mais son sourire disparut lentement en voyant l’air sérieux de Sinclair. Elle semblait des plus sérieuse... Le jeune homme secoua doucement la tête puis entraina la jeune femme un peu plus à l’écart afin de ne pas réveillé les autres détenus qui se feraient une joie de crier au loup pour semer la panique chez leur ennemis. Son regard azur dans celui de Sheridan qui restait des plus sérieuses, croyant que le jeune matelot critiquait la façon dont elle était proportionnée, il n’en revenait pas. Quoi ? Personne ne lui faisait jamais de compliment ? Il la regarda de haut en bas, ce genre de chose gênait souvent les femmes, mais elle non. Comme si elle avait vécue dans une caverne durant toutes ses années, il était assez étonné d’ailleurs. Il ne c’était jamais posé la question, après l’avoir rapidement détaillé du regard il reprit la parole

« D’où tu sors ? Personne ne t’a jamais dis que tu étais belle, resplendissante, jolie, agréable ou autre ? Ton derrière est très bien, c’était... Bon laisses tombé, t’es grave quand même. »

C’était bien la première fois qu’il tombait sur quelqu’un comme Sheridan, les femmes, quelle qu’elles soient (catins, paysanne, marchande, pirates,...) aimaient plaire, ce faire belle. En y songeant, Caleb n’avait jamais vu une poussière de maquillage sur le visage de la jeune femme, et il n’avait encore moins vu porter une robe un jour. Le jeune homme n’était peut-être pas aussi intelligent qu’elle, il ne savait pas même lire, mais au moins il était davantage sociable qu’elle. Bien qu’au fond si on lui demandait d’épouser une seule fille par amour, il n’en épouserait aucune parce qu’il n’aime pas une femme, mais les femmes. Il n’arrivait pas à s’attacher. Certains disaient que c’était la haine de sa mère envers lui qui avait fait qu’il déteste tout le monde, Caleb ne croyait en rien à ses ragots, il était ainsi c’était tout. Pourquoi chercher des explications ? Est-ce qu’on explique pourquoi les chiens n’aiment pas les chats ? Non. Pourquoi le Flambeau déteste t-il autant le Sérac ? Qu’est-ce qu’il c’était passé entre ses deux équipage ? Certains disaient que c’était deux frère qui avaient fondé les équipages adverse pour s’entre tué, d’autres disaient que c’était l’amour. Personne ne le savait, ils se détestaient c’était tout ce qu’il fallait savoir. Le jeune homme n’était pas capable de rendre l’amour qu’on pouvait lui donner, ce n’était pas même de l’égoïsme, c’était un manque de savoir. Quand il voyait les couples, il voyait les disputes, il voyait la jalousie, c’était tout ce dont il n’avait pas envie. Le jeune homme adressa un sourire à Sheridan, ce n’était pas forcément le bon moment pour parler de cela, il leva sa main droite par habitude pour se gratter la nuque tirant le bras le son otage relié à son poigné, il souriait légèrement puis rebaissa sa main.

Ma remarque le fit rire. Je ne voyais pas ce qu’il y avait de drôle et je le lui fis clairement comprendre en ne cillant pas quand il releva les yeux vers moi. Mais sa remarque me pris un peu au dépourvu. Si on m’avait déjà fait des compliments ? Je… euh… peut-être. Je n’avais jamais fait attention aux critiques positives ou négatives que les gens pouvaient faire sur ma physionomie. Ce n’était pas objectif. J’étais ravie qu’il fasse nuit parce que je sentais mes joues rosirent légèrement devant son air incrédule face à cette constatation. D’où je sors ? Question idiote. Non ? Il m’amena plus loin, à l’écart des autres, mais sa remarque me perturbait. Comme son « Je te déteste » accompagné d’un sourire. C’était un message tout à fait contradictoire. Il me disait qu’il ne m’aimait pas et me souriait comme s’il me disait le contraire. Mais j’avais passé la journée à remarquer ce genre de message. Je dis quelque chose et je montre le contraire. Rien de bien compréhensible pour moi. Je ne comprends pas les sous-entendus. C’est quelque chose qui m’échappe totalement. Je préfère qu’on dise les choses clairement, sans détour. Ça évite les mauvaises interprétations. « Les hommes sont motivés par la convoitise, le compliment est une technique d’approche pour le sexe et les femmes ne savent pas être objectives quand la personne à juger est une femme, le besoin de se montrer meilleure que l’autre prend le pas sur leur objectivité. C’est la femme la plus belle qui s’accouple avec le plus beau mâle, elles ne vont donc pas complimenter sincèrement les autres femmes. On m’a déjà dit que j’étais belle, agréable à regarder… Mais c’est des termes subjectifs » Physiquement parlant, Caleb était un bel homme. Non pas parce qu’il m’attirait mais parce qu’il possédait des traits physiques qui l’avantageaient. Son physique était d’ailleurs un très bon moyen de persuasion pour attirer les femmes, si son caractère égocentrique ne gâchait pas le tableau. Il coupa court à mes pensées en allant se gratter la nuque, entrainant ma main par la même occasion. Un soupire s’échappa de mes lèvres. Exaspérant. Puis je regardais autour de nous, nous allions avoir besoin d’eau et de quelque chose pour nous protéger du métal des menottes, nous allions nous balader dans une vraie fournaise, le métal dans une température élevée surchauffe. Nous n’avions pas besoin de nous brûler inutilement. Et nous allions devoir nous dépêcher, de un parce qu’il n’était pas question qu’on ait le temps de cuire à l’intérieur et de deux, parce que ça pouvait exploser à tout moment. J’espérais que Caleb n’avait pas fait la connexion de cette probabilité-là. Parce que dès qu’il s’en rendrait compte, il ferait demi-tour et me forcerait par je-ne-sais-quel-moyen à dormir, malgré la destruction pure et simple des souterrains de l’île du Flambeau. Sans prendre la peine de voir s’il suivrait, j’entrainais Caleb dans mon sillage pendant que je regardais le matériel que nous disposions. « L’eau se réchauffera très vite mais nous en aurons besoin, je ne sais pas combien de temps on mettra pour entrer et sortir. Nous ne pouvons pas tout prendre, il faut en laisser pour les gens qui dorment. A savoir qui portera l’eau… » Je me retournais vers lui pour planter mes yeux dans les siens. L’eau était précieuse, encore plus dans le cas présent. Je ne faisais pas assez confiance à Caleb pour lui confier mon eau. « Je ne te confierais jamais rien dont je dépends et tu ne fais confiance à personne. Porte ton eau, je porte la mienne… » Pour moi, j’étais déjà partie. Qu’il ne m’ait pas encore confirmé qu’on y allait m’était égal, quelque part, je savais que nous irons. Je me détournais à nouveau, attrapais sac de jute que je vidais de son contenu. Pomme de terre. On pourrait s’en servir pour protéger nos poignets reliés. « J’ai besoin de ton couteau » Je tendis la main, tout à fait sérieuse. C’est vrai, j’ai dit moi-même qu’il ne faisait confiance à personne et me prêter son couteau était assez contraire avec l’idée. Mais je n’avais aucun argument pour le rassurer à ce niveau-là. « Soit tu me laisses faire, soit tu coupes toi-même ce sac… Ca protègera nos poignets du métal quand nous serons là-bas »

Caleb leva les yeux au ciel, en écoutant sans vraiment écouter ce que disait l’artificière, elle parlait des hommes comme s’il s’agissait d’animaux. Caleb se fichait bien de se qu’elle pensait du comportement humain, il avait l’impression d’entendre une none dont le rapprochement sexuel entre deux individu la répugnait, sa vie devait être drôlement ennuyeuse, déjà qu’elle était ennuyeuse à ses yeux. Les femmes se faisaient belle parce qu’elles voulaient être la plus belle, pour plaire à un homme. Lui, il ne faisait rien pour lui plaire, il avait l’embarras du choix cependant, l’homme était courtisé par les femmes et non pas l’inverse contrairement à ce qu’on pouvait croire. Caleb était l’un de ses hommes les plus courtisé de l’ile, et cela malgré son caractère indomptable, les femmes rêvait de « maitriser » le jeune homme, d’en faire un homme « bien », mais lui il n’en avait aucunement envie. Caleb n’était pas de ceux qui courtiserait une femme pendant des mois, il avait vite fait de passer à la suivante si celle-ci n’était pas d’humeur à lui donner ce qu’il voulait, les propositions étaient diverses est variée, d’ailleurs il n’avait aucune gène à fréquenter les catins quand l’occasion s’en présentait, par farniente de faire la cour à une femme, et puis également parce qu’il les trouvait plus « douées ». Cela dit, il n’en parlait pas forcément, tout le monde savait sa réputation et il n’y avait guère besoin de l’accentuer en criant sur tous les toits qu’il avait couché avec la telle ou la telle. D’ailleurs, Caleb était devenu l’une des bêtes noires des époux aimant leur femme, ou juste possessif. Il n’avait aucun remords à se glisser dans le lit d’une femme mariée. Beaucoup disait qu’il cherchait du réconfort dans les bras des femmes, le jeune homme ne savait pas pourquoi il agissait de la sorte, mais c’était ce qu’il aimait, une vie de débauche. S’il n’y avait que ça pour le rendre heureux pourquoi s’y refuser ? Il était encore jeune et peut-être qu’un jour il s’assagirait. Caleb avait besoin d’être aimé, choyé, c’était un fait qu’il ne niait pas, il était simplement incapable de le rendre.

Le jeune homme fut tiré de ses pensés, sentant son bras partir il suivait Sheridan en arrière trainant un peu le pas histoire d’être un vrai boulet à l’occasion. Ils arrivèrent à la citerne, il pencha son nez au dessus de celle-ci et constata qu’il ne restait pas grand-chose pour s’abreuver, ils allaient crever dans le souterrain c’était certain... Tout ça à cause de cette fille et ses expériences. Il soupira et l’écouta « qui portera l’eau ? », le jeune homme fixa Sinclair de ses yeux azurs quand elle déclara que chacun porter son eau, il leva les yeux au ciel à sa remarque. Il était vexé, mais à la fois assez satisfait de ne pas faire le chameau une fois de plus. Il lui souffla tout de même

« Saches que si tu crèves de soif, je te regarderais mourir et seulement après je te porterais ta vieille charogne. »

Oui, elle avait en permanence le droit aux douceurs des paroles de Caleb, elle avait presque 10 ans de plus que lui, il la considéré comme une vieille, tout simplement parce qu’il ne pensait jamais passer le cap des 30 ans, il avait déjà échappé une fois à la Syphilis, à une mort certaines d’un empoissonnement, également à une blessure grave lors d’un combat et puis il y avait aussi cette fois où il avait bien faillit se noyer, et puis nous pouvons ajouter également la fois où il avait faillit se faire prendre par l’armé des Indes Orientales. Bref, une série d’incidents où il avait eut beaucoup de chance, mais aura-t-il toujours autant de chance ? Pa sûre, mais même s’il devait mourir demain il ne regrettait absolument rien. La jeune femme lui demanda son couteau, il sourcilla d’un air de dire « tu m’as bien vu ? », elle lui tendait la main, main qu’il regarda quelques secondes avant de poser à nouveau son regard bleus dans le sien il se penchait légèrement pour attraper le couteau qui étaient dans sa botte et il fit semblant de le lui donner mais bien évidement que non. Il prit le sac qu’elle avait entre les doigts pour le couper de façon assez bancale, le jeune homme n’était pas un artiste, et à vrai dire ils s’en foutaient tous les deux, son regard azur se posa à nouveau sur elle et il ajouta en continuant son ‘œuvre’.

« Je propose qu’on aille tremper nos vêtement dans la mer avant d’y aller. »

Il déporta son regard, première phrase sérieuse du jeune homme depuis qu’il était réveillé. Il savait qu’elle ne serait peut-être pas d’avis à se déshabiller devant lui, ils pouvaient tout aussi bien plonger dans l’eau cela reviendrait au même après tout, bien que ça soit moins amusant. Le jeune homme eut fini de découper le sac en lames de tissus, il rangea son couteau en levant la jambe cette fois ci. Il attrapa la main de Sinclair entre les siennes et commença à envelopper son poigné de façon assez gauche, mais qu’est-ce que cela pouvait bien faire ? L’essentiel était que ça tienne, il serra d’ailleurs peut-être un peu trop fort les bande, il était habitué à faire des nœuds avec des cordes pas à faire de la couture.

Je n’eus aucune réaction à sa remarque. Cela me laissait indifférente, je ne pensais pas mourir aujourd’hui. Et puis c’était inutile de répondre. Réagir aux propos de Caleb était l’encourager. L’ignorer le faisait taire, et si ça ne suffisait pas, je pourrais toujours élever la voix. Caleb était un enfant, bien que je ne possède aucun instinct maternel, il fallait le traiter comme tel. Je faisais à l’à peu près, je m’en sortais pas trop mal et puis parfois j’arrivais à rediriger cette énergie vers quelque chose de constructif. La preuve par sa suggestion des plus pertinentes. Je me doutais bien qu’il ne me laisserait pas toucher à son couteau, je ne sais pas pourquoi j’ai pu y songer seulement un instant. Je le regardais couper vite fait la toile de jute sans rien dire. Quand il prit ma main pour nouer le ruban, je me raidis involontairement. Je n’aime pas plus que ça les contacts physiques. Les contacts charnelles c’est différent bien sûr, je me laisse toucher avec plaisir, après avoir soigneusement choisi mon partenaire. Je ne me laisse pas toucher par n’importe qui, je ne m’allonge pas pour n’importe qui non plus. L’homme qui doit me satisfaire doit répondre à des critères physiques spécifiques. Mon plaisir vaut autant que celui que je donne à l’autre, je ne vais certainement pas écarter les cuisses pour quelqu’un qui ne veut que se satisfaire lui-même, il y a les prostituées pour ça. Et n’imaginez pas que je n’ai pas encore trouvé ce genre d’homme. Il y en a bien plus qu’il n’y parait et je sais me faire très séductrice quand je le veux. Ne me regardez pas comme ça, pourquoi je mentirais ? Je ne mens pas. On a tous des besoins et quand on a décidé de les assouvir, on s’en donne les moyens. Tout ça pour dire que je n’aimais pas que Caleb se saisisse de ma main ainsi. Mais à part la raideur dans mon corps, je n’affichais rien. Et puis je ne lui faisais pas confiance. Je vous rappelle que c’est lui qui m’a arraché de mon atelier pour m’amener devant son capitaine. Le nœud qu’il me fit fut un peu serrer, mais au moins, ça tiendrait. J’attrapais à mon tour le bout de tissus, puis son poignet. Et de manière plus adroite et moins rude, je nouais le bout de tissus autour de son poignet, ça suffirait pour protéger sa peau. « Bien » Je relevais les yeux vers lui. Ce qui est esthétique avec les yeux bleus, c’est l’éclat de la lune qui se reflète dans la rétine. Cette couleur nous avantage. Ce qui fascine chez Rivers, c’est le contraste entre ses cheveux noirs et ses yeux bleus, son physique athlétique, la morphologie de son visage, Rivers était un bel homme. Ce qui fascine chez moi, ce sont d’abord mes cheveux roux que l’on ne voit pas très souvent. Ce n’est d’ailleurs pas toujours apprécié cette couleur. Je suis la seule rousse de la famille, ma mère voyait ça d’un mauvais œil, elle voyait ma stérilité comme une punition de Dieu pour être né avec cette tignasse orange. Je n’y croyais pas le moins du monde, je ne suis pas superstitieuse. La couleur de mes cheveux attirait les téméraires, ceux qui pensaient ainsi coucher de manière détournée avec le diable, l’esprit du mal. Complètement absurde, je vous l’accorde. « On perdrait du temps à se déshabiller, on va y aller nous-même » Ca reviendrait au même et ce serait plus rapide. Allez, allons-y. Puis je me détournais et l’entrainais avec moi jusqu’à la mer. Je ne pris pas la peine de me retourner et avançais d’un pas assuré dans l’eau salée. J’allais jusqu’à ce que l’eau me couvre les fesses et là, je m’immergeais totalement. Quand je me relevais, je replaçais mes cheveux dans ma nuque et regardais Caleb. « Qu’est-ce que tu attends ? Je dois te rappeler que ça peut exploser d'une minute à l'autre? »

Le jeune homme ne fit pas même attention à la réaction de son otage lorsqu’il lui eut prit la main, ce n’était là aucun geste déplacé selon lui, il n’était aucunement attiré par la jeune, pour le moment du moins, et s’il faisait ça, c’était uniquement pour qu’elle le lui fasse en retour, et c’était d’ailleurs ce qu’elle fit. Avec beaucoup plus de douceur que lui, mais à vrai dire il se fichait bien qu’il soit trop brute. Nous nous fixions, bleus dans le bleu, cela ne dura pas bien longtemps quand elle annonça que se déshabillé serait une perte de temps, il haussa les épaules à vrai dire il s’en fichait bien qu’un bain de trois heure du matin ne l’enchantait pas tout spécialement mais c’était tout à fait nécessaire, il suivait la jeune femme qui prenait un peu l’affaire en main, Rivers suivait de façon totalement passive ce qu’il se passait, il soupirait en chemin se demandant pourquoi c’était lui qui avait du garder les otages, il aurait pu construire un abris, où n’importe quoi d’autre... Enfin, il songeait que ce rôle était tout de même important, bien que là, il le trouve un peu trop fatiguant. L’eau était froide, nous étions de l’autre coté de l’ile, là où les coulées de laves ne venaient pas réchauffer l’eau et c’était assez froid, j’étais tiré par Sheridan qui sauta dans l’eau, je restais là debout l’eau m’arrivant jusqu’aux cuisses, je l’observais tenant son bras en l’air en dehors de l’eau... *Folle... Complètement folle...* quand elle émergea des l’eau elle l’éclaboussa ce qui le fit sursauter, elle se recoiffer tranquillement, il songeait que cette fille ne sentait pas la douleur. Elle le regardait à nouveau lui demandant ce qu’il attendait, il leva les yeux au ciel et lui répliqua assez fortement (bien heureusement ils étaient assez loin des autres qui dormaient paisiblement)

« Je te rappelle, Sheridan Sinclair ; que nous les hommes on a une partie extra sensible à l’eau froide. Alors fermes la ou j’te noie ! »

Il vit la jeune femme prête à répondre quelque chose, probablement une chose qui allait fortement l’agacer mais avant qu’elle ne reprenne la parole il la poussa violement pour la faire tomber dans l’eau, mettant ses menaces à exécutions, ou presque, car il n’avait aucunement l’intention de la noyer. Le jeune homme l’avait peut-être poussé un peu trop fort et il tomba à son tour dans l’eau mais sur la jeune femme. Heureusement pour elle, le poids n’était pas le même dans l’eau sans quoi, elle aurait eut très mal. Mais c’était le cadet des soucis de Rivers qui sortait de l’eau. Ils étaient comme chat et chien, comment allaient-ils pouvoir sauver les souterrain ensemble ? Le matelot se posait sérieusement la question, et mourir aux coté de la jeune femme n’était pas vraiment ce qu’il avait en projet. Il était ainsi, trempé de la tête au pied et clairement gelé, il n’était pas du tout habitué au froid et d’ailleurs il le supportait assez mal. Quand le Flambeau approchait les iles du Serac il sentait qu’il allait mourir d’une seconde à l’autre, de plus il savait qu’il devrait y aller un jour où l’autre pour y libérer la masse d’otage qu’il y avait la bas, le jeune homme avait grandi sur cette ile, et la chaleur c’était davantage sa tasse de thé. Il ne prêta même pas attention à Sheridan et retourna sur la plage, cette fois ci, c’était lui qui la tirait. Probablement le jeune homme devait profiter de ces moments où il avait encore froid car dans quelques minutes l’air serait quasiment irrespirable. *Je déteste cette fille encore plus aujourd’hui qu’un autre jour de ma vie.*, le jeune homme avait moins de mal à détester quelqu’un plutôt qu’à l’aimer. Mais il savait que ce n’était jamais que la colère et que c’était un fait totalement passager.

« Tiens. »

Lui dit-il en lui calant dans les bras sa réserve d’eau puis après avoir empoigné la sienne, il poursuivit la route calmant un peu ses pas, il était inutile de s’essouffler avant d’arriver la bas. Il soupira, il connaissait cet endroit comme sa poche et il entrainait la jeune femme vers un dit « raccourci » qui permettait d’éviter de passer par la plaine, il n’était même pas sur que le fiat d’y aller, d’écouter cette vieille folle était une bonne idée. Probablement n’était-ce pas le moment de douter, mais il ne lui faisait pas confiance, il ne faisait confiance en personne alors pourquoi ce soir devrait-il faire comme si ?

Et il me poussa dans l’eau sans plus attendre. J’eus à peine le temps de raccrocher à lui par reflexe qu’il me tomba dessus lourdement. Heureusement qu’on était dans l’eau, oui. On se releva en brusquement, sans faire dans la douceur et je pris un malin plaisir à trainer pendant qu’il tirait vers la plage. Ce garçon m’horripilait. Insupportable. Je n’en connaissais pas beaucoup qui arrivaient à vraiment m’énerver mais lui, il était champion. J’avais appris la colère à son contact, j’avais pu observer la sociabilité humaine, certes, mais l’expérience que je vivais auprès de lui c’était la limite qui séparait l’agacement de la colère. Je la repoussais toujours un peu plus loin, mais je me faisais toujours rattrapé par ce sentiment qui vous empêche de réfléchir posément. J’étais sur la limite. La nuit allait être extrêmement longue. Bon Dieu et j’étais encore coincée avec lui pendant de très longues heures. Je n’arrive pas à me rappeler à ce moment précis ce qui fait que parfois, ce garçon m’intéresse. Il le faut pourtant, pour réfléchir calmement, il faut que je puisse me souvenir pourquoi certains jours, je le supportais mieux que d’autres. Je n’y arrivais pas et cela m’agaçait d’autant plus. Le pire c’était qu’ils étaient tous aussi insupportables les uns que les autres sur ce bateau. Il n’y avait vraiment que parce que mon père vivait que je n’avais pas encore coulé le bateau. Non, je n’écris pas que j’aime mon père. Vous savez bien, l’amour m’est inconnu, quel qu’il soit. J’appelle ce que je ressens autrement, je me voile la face en posant d’autres mots sur quelque chose qui me dépasse. Parce que je n’accepte pas que quelque chose me dépasse, j’ai maitrise sur tout, je ne veux pas laisser ce genre de chose me déstabiliser. Comme cette colère sourde qui ne cesse de grimper en moi et qui s’accentue quand le matelot me cale mon eau dans les bras. Je savais que j’allais avoir du mal à tenir la distance, je suis une sprinteuse, je ne fais pas dans l’endurance. Mes bras ne soulevaient que les éléments chimiques dangereux, des caisses d’ingrédients importants, des bouquins et l’épée de temps à autre. Mais mon épée était légère, fabriquée sur mesure et j’étais assez bonne escrimeuse pour prendre rapidement le dessus. Non, je ne fais pas dans l’endurance. Je ne suis pas un soldat, je suis un alchimiste qui sait se défendre. Je ne dirais rien à Rivers, il s’en rendrait compte par lui-même de toute manière. Il prit une allure calme, pour ne pas s’épuiser trop vite justement. Pourquoi certains jours supportes-tu Caleb, Sheridan ? Je n’arrivais pas à m’en souvenir. J’avais été blessée dans mon orgueil quand il m’avait poussé. Je ne me sentais pas de faire la conversation. Mais il y avait néanmoins un truc qui me taraudait : « Rivers, dis-moi ce qui te pousse à bien vouloir m’accompagner dans ces tunnels ? » Parce qu’il n’avait pas été si difficile à convaincre au final. Ce n’était pas de la confiance, il n’y en avait pas entre nous, je ne savais pas ce que c’était. Parce qu’en y réfléchissant, rien ne nous assurait de sortir vivant d’ici tous les deux. Qui lui disait que je ne l’emmenais pas dans un piège et que je n’avais pas prévu de mourir avec lui dans ce tunnel ? Oui, non. Moi non plus ça ne me semblait pas logique. Je tentais ne serais-ce qu’une chose contre le Flambeau et son équipage, mon père serait égorgé dans l’heure. Je ne suis pas si stupide. Je n’avais pas une bonne prise avec mon eau, je m’arrêtais un instant pour positionner ma réserve correctement, obligeant Rivers à s’arrêter lui aussi. Je crois qu’on se foudroya tous les deux du regard quand nos visages se tournèrent l’un vers l’autre. On devait avoir l’air fin tous les deux, trempé jusqu’aux os, le vent nous giflant les joues, les vêtements collants et lourds nous ralentissant. J’avais froid, mais c’était plus que supportable. Caleb, lui, avait l’air de ne pas du tout apprécier l’état dans lequel il était. Raison de plus pour l’interroger sur le pourquoi de sa présence ici. Je repris la marche en murmurant assez fort pour qu’il entende : « Petite nature »

Le silence... Pendant cette route qui s’avérait longue, Caleb opta pour le silence ? Le jeune homme n’avait exceptionnellement rien à dire, et en plus il réfléchissait ! Qu’est-ce qu’il faisait là ? Pourquoi est-ce qu’il l’écoutait ? Pour sauver une galerie ? Quel intérêt ? Il n’en avait aucune envie, mais pourtant il était là. Il regardait devant lui, sans vraiment se soucier de la jeune femme, pourquoi est-ce qu’il l’avait écouté ? Tout simplement parce qu’il c’était ennuyé toute la journée à garder les otages, oui parce que n’importe qui aurait dit que sa journée avait été épuisante, car le programme de Rivers avait été assez chargé, mais il n’était pas de ceux qui avait peur, il s’en foutait bien de risquer sa vie, il avait toujours été volontaire pour tout, et quand on avait parlé d’évacuation de souterrain il c’était porté présent et il avait fallu qu’on lui colle Sheridan sur le dos. La personne la plus ennuyante de ce monde, alors un peu d’action ne le dérangerait pas, il n’avait pas aimé être réveillé, il n’avait pas aimé le bain de minuit et il n’aimait pas Sinclair. Voila pourquoi il y allait à reculons... Rivers était quelqu’un qui aimait la vie, et pourtant il n’hésitait jamais à la mettre en danger, il estimait que sans danger, il n’y avait pas de vie. Une vie plate comme l’avait eut Sinclair ne menait pas à grand-chose selon lui. Oui, il la jugeait sans la connaitre, c’était du Caleb tout craché, il se faisait des idées sur les gens, il faisait ce qu’il voulait, il vivait selon sa propre loi, plaçait ses propres normes et le reste, il s’en fichait complètement. La jeune femme resté silencieux, probablement vexé qu’il la pousse, depuis le jour où il avait attaqué sa misérable boutique ils n’avaient jamais eut de violences entre eux (mis appart verbalement bien évidement), mais elle l’avait poussé à bout ce soir là et il n’était pas de ceux qui considère que frapper une femme c’est mal, au contraire, il pensait que c’était très bien ! Il fallait que les hommes se protègent des femelles enragées (selon ses propres dires). Il disait souvent que les femmes étaient de bien pire ennemis parce qu’avec leur charme elle vous adoucie et cela pour mieux vous poignarder par la suite, il ne fallait pas se fier au sexe de l’un ou de l’autre. Il ne considérait pas les femmes comme une race inférieure qui était incapable de se défendre, certaines femmes sont pleines de vices et bien plus dangereuse qu’un homme. Voila un point sur lequel Rivers était ouvert d’esprit.

Elle se plaça devant lui pour lui poser une question qu’il jugea complètement débile et préférait ne pas y porter d’attention, mais elle se plaça devant lui, il lui jeta un regard de tueur et il lui répondait

« Dégage de la ou je te casse le nez et m’oblige pas à le faire, parce que je te promet que j’hésiterais pas. »

Elle reprit sa route puis lui lança qu’il était une petite nature, Caleb n’était pas vraiment le genre de type qui fallait s’amuser à provoquer et pourtant la jeune femme n’hésitait pas à le faire à longueur de temps, pourtant certaines journées, ils arrivaient à bien se supporter, mais parfois non. Comme ce soir. Il tira violement son bras et Sheridan suivit avec elle manqua de se ramasser par terre mais il la rattrapa par son vêtement pour qu’elle reste sur ses pieds et il plongea son regard azur dans le sien puis il répliqua

« Qu’est-ce que tu veux ? Tu veux que je change d’avis ? Ou que je t’explose le crane ? Dis le tout de suite qu’on en finisse parce que là... Tu m’énerve... Un peu... »

Suite à son « un peu » prononcé un peu plus bas, il se ressaisait « un peu » et la relâcha, il soupira avant de lever son regard vers le ciel où l’on pouvait voir des étoiles par un ciel particulièrement découvert. Rivers reporta son regard vers Sheridan et il lui annonça calmement cette fois ci

« J’t’aime pas Sinclair, n’imagine rien. Et je te crois assez abrutie pour laisser un combustible dans ton atelier alors qu’un volcan entre en éruption. »

Sur ses mots explicatifs, il continua son chemin en trainant la jeune. Il se fichait de sa réaction, qu’elle le gifle tiens, et il serait le pire boulet qu’elle n’est jamais connue !

Ne te laisse pas mener par le bout du nez par cette colère. C’est une réaction nocive, pour toi d’abord. Tu perds le contrôle, tu es excessive et tu n’es plus raisonnée. Tout comme cette précipitation de toute à l’heure qui m’avait conduite à oublier quelque chose dans mon atelier. La précipitation et l’agacement causé par la présence de Caleb dès le début de l’évacuation. Après cette altercation brutale, je fermais la bouche pour ne plus l’ouvrir avant un moment. Non pas que cela m’avait refroidi, il m’avait plutôt échauffée et me sentir aussi mal, aussi en colère et de me voir perdre le contrôle de mes réactions. Je dois tout contrôler, je ne perds pas le contrôle. Non, je suis maitre de mes actes, je décide. Je ne suis pas guider par mes pulsions, ni par mes instincts primaires. Je serai un beau spécimen de psychologie à étudier s’il était question de ça ici. Je sentais encore son regard planté dans le mien et la colère picoter dans tout mon corps, jusqu’au bout des doigts. J’ai la poitrine que se comprime sous la pression de ce sentiment brutal, qui n’a rien de plaisant. J’essaye de voir ces sensations comme des changements du langage corporel, pour rationnaliser tout ça. Je n’y arrive pas. Alors le silence se traine et je le sens. Je me dis que River doit sentir qu’il a gagné la partie, et cela me chauffe un peu plus encore. Ça ne va pas en s’améliorant. J’ai envie de crier, de gronder contre lui. Mais ce n’est pas un état normal. Ça ne se fait pas de se laisser ainsi dominer. Je ne suis pas un animal. J’ai bien plus d’intelligence que ça. Son allusion sur ce sujet-là m’irritait d’autant plus. J’étais un peu perdue avec toutes ces envies qui bataillaient en moi. J’avais envie de gronder, envie de lui faire du mal et mon cerveau imaginait toutes les possibilités d’assassinats qui s’offraient à moi. C’est ça le problème avec ce genre de sentiment, quand on ne le connait pas, on ne le domine pas. Et je ne connaissais ce sentiment que depuis que je connaissais Rivers. C’est-à-dire, pas longtemps. Je me concentrais sur nos pas, sur la sensation du vent sur mon corps trempée, le poids de mes cheveux sur ma tête, alourdis par l’eau salée. Je me concentrais sur tout ce qui n’était pas Rivers. Mais il était là, devant moi à me tirer comme un chien mal éduqué tire sur sa laisse. Ça commençait à m’agacer. J’avais un bon rythme, inutile de me presser. Ça ne donnerait rien de bon de me presser, juste plus de fatigue et moins de contrôle sur moi-même. Donc non, rien de bon. En même temps, je l’avais lui aussi agacé. Je ne savais pas à quel point. Lèvres pincées, j’avançais, encore, je fis même un effort pour accélérer le pas. Parce que malgré que c’était Rivers qui le demandait, il s’agissait de sauver les tunnels, de sauver mon atelier en particulier. J’avais eu le temps de ranger et d’emporter les éléments dangereux. J’en avais oublié juste un. Et j’étais assez orgueilleuse pour ne pas supporter le fait qu’il me le rappelle de cette manière. Doucement, Sheridan. Mais doucement, ce n’était pas dans le vocabulaire de Rivers qui continuait à me trainer sans manière. Je fis alors ce que j’avais de mieux à faire. J’attrapais sa main et m’arrêtais net en tirant fort vers moi. Ce qui fut juste avec brutal pour le faire pivoter et chanceler. Je plongeais mon regard dans le sien, aussi dénué d’expression que lui. Puis repris le chemin sans rien dire. Il ne répliqua pas tout de suite, je pus réfléchir un peu plus aux mots que je m’apprêtais à prononcer d’un ton plus calme, plus poser et surtout plus mesuré : « Si quelqu’un ne m’avait pas pressée à quitter l’atelier parce que soit disant, il y avait urgence, on ne devrait pas y retourner. J’avais largement le temps de faire les choses comme il faut. Mais pour ça, il aurait fallu qu’on arrête de me chercher et de me brusquer. L’agacement et l’irritation ne font pas bon ménage avec un atelier scientifique. Mais peu de gens peuvent comprendre ça… » On ne brusque pas la science, encore moins la perfection. Et Rivers avait le don pour me pousser à bout et me pousser à commettre des erreurs. Ce qui est d’autant plus agaçant. J’éprouvais des difficultés à raisonner comme d’habitude quand il était dans les parages. Pourquoi ? Je ne savais pas. Cela doit être chimique. « Tu me pousses à commettre des erreurs, je ne t’aime pas non plus Rivers, je n’ai pas besoin de te rassurer sur ce point. »

C’était un véritable bras de fer entre Sinclair et Rivers, ils ne pouvaient pas se supporter, à vrai dire, cela dépendait des jours. Quand Rivers n’était pas trop agaçant et elle pas levée du mauvais pied. C’était difficile pour eux de s’entendre, il était la folie, et elle était la sagesse. Il essayait de se contenir, la colère n’apportait rien de bon, mais parfois c’était simplement impossible à retenir, il sentait parfois le besoin d’exploser, d’extérioriser sa colère. Il était humain rien de plus. Qui ne s’énerve jamais ? C’étai ce que disait Sheridan mais il l’avait vu s’énerve plus d’une fois, grâce à lui. Bonne ou mauvaise chose ? C’était selon son point de vue. Le jeune homme tirait la jeune femme sans prêter davantage d’attention à elle, il était énervé, et il cherchait à se calmer d’une autre façon qu’en lui explosant le crane, il en avait envie pourtant. Il sentait tout à coup la main de Sinclair saisir la sienne, puis elle le tira violement il manqua de tomber mais il parvint à tenir sur ses pattes, il fixait la jeune femme sans témoigner la moindre expression, elle semblait chercher les mots et il fit preuve de patience, chose qui relevait presque du miracle. Il ne la quittait pas des yeux, pourquoi fallait-il qu’il soit enchainé avec elle, James ou n’importe qui d’autre aurait été à la hauteur de la tâche, il soupira légèrement puis elle parlait enfin. Elle l’accusait de l’avoir pressé, il leva les yeux au ciel et la laissa finir sa longue tirade qu’il jugeait déjà sans intérêt. « Peu de gens peuvent comprendre ça », il soupira encore, décidément cette fille l’insupportait ce soir, elle l’agaçait, elle l’insultait, il en avait assez. Elle lui remettait tout sur le dos, c’était beaucoup trop simple, elle était la seule responsable, il ne se considérait pas comme coupable, il l’avait brusqué ? La pauvre... Il la laissait finir en l’accusant encore, il soupira une dernière fois puis degagea sa main de celle de Sheridan et il répondait lassé

« Cherche pas chérie... C’est de ta faute. Oui, il y avait urgence ; oui il ne faut pas y retourner il n’y a qu’une abrutie en ce monde qui a envie d’y retourner et c’est toi. Et s’il fallait faire vite Sinclair, c’est parce que tu n’es pas seule au monde, il avait beaucoup de monde à évacuer ; on ne pouvait pas attendre que mademoiselle ait rebouché toutes ses fioles. Et si tu n’es pas contente et bien c’est comme ça et tu la ferme. »

Caleb savait être dur parfois, mais il essayait malgré tout de ne pas trop l’être, il disait ce qu’il pense, et parfois ça ne plaisait pas vraiment, Sheridan était une fille avec un égo sur dimensionné (tout comme lui) et il fallait quelqu’un pour porter les erreurs qu’elle avait commisse, mais elle c’était trompé de porte-chapeau parce que Rivers ne se laissait pas faire, mais alors, pas du tout...

« Tant mieux, au moins il n’y aura pas de mariage ! »

Ajouta t-il excédé par sa dernière remarque. Puis Rivers était déjà fiancé... Il lâcha le regard de l’alchimiste pour regarder la route qui leur resté à faire, il y avait bien encore cinq petite minute de marche, il avait froid mais il ne laissait rien voir, dans quelque minutes il serait bien heureux de cette fraicheur. Lui, il était habitué à des conditions difficiles, mais Sheridan non, sans quoi elle n’aurait pas l’âge qu’elle avait sans la moindre cicatrice... Caleb paraissait plus âgé qu’il ne l’était, quoi de plus normal, son corps s’épuisait par le travail, mais qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? Il en fallait des hommes comme lui, il était fier de ce qu’il faisait et il se fichait de mourir dans pas même dix ans parce qu’il serait trop fatigué, il pouvait aussi bien mourir dans deux mois lors d’un combat... Mais aussi ce soir, dans ses souterrains... Rivers reporta son regard vers Sinclair et il ajouta d’une voix calme

« Bon allé... On y va... »

Cette fois ci, il resta à la hauteur de l’artificière, il marchait dans ses pas, tantôt regardant le ciel, parfois devant lui, de temps en temps en bas, et puis quelques coups d’œil à son otage. La nuit risquait d’être longue...