Caleb partait seul en mer. Seul ? Pas tout à fait. Il était à bord du Flambeau, à quelques lieues de l’ile de l’Amazone, on le laissa dans une barque avec quelques produits marchand que l’équipage avait dérobé quelques heures auparavant, et c’est donc à la force de ses bras que Rivers se rendait jusqu’à leur ile. Evidement, ils ne savaient pas d’où il venait, sans quoi il se ferait dépiécés dans la minute. Il était convenu qu’il devrait repartir dans exactement une semaine, il devait reprendre sa barque (ou en piquer une si elle n’était plus là) et retourner exactement au même endroit où on l’avait laissé. Cela ne dérangeait aucunement le matelot de faire ses allé retour, au contraire, il trouvait cette situation très existante. Rivers arrivait enfin au port, couvert de transpiration, il fut accueillis par des marins qui le reconnaissaient immédiatement, étonnés de le voir encore arrivé à bords de sa petite barque avec l'argent qu'il gagnait, alors il expliquait que son navire marchand l'avait déposé plus loin de crainte des pirates. Oui, il se faisait passer pour un simple marchand, il se voyait mal débarquer en annonçant être un pirate du Flambeau. Sa première pensée fut pour sa charmante fiancée, bien trop naïve pour le balancer à sa soeur, bien trop amoureuse du vil pirate pour lui faire du mal. Elle ne se doutait pas un seul instant de la manipulation de laquelle elle était la victime. Caleb vendu les peaux de bête et les matières premières qu'il avait à bords de son canot : sucre, sel, fer. Une fois le stock écoulé, il avait assez d'argent pour vivre comme un prince pendant sa semaine à Pratum de Bellator. Alors il abandonna son canot pour aller faire un tour les poches pleines, il alla tout d'abord boire un verre pour se remettre de ses émotions d'une telle traversée, il jugea qu'un deuxième verre ne lui ferait pas de mal puis il quitta le bar situé sur le port. Mais contrairement à son intention première, c'est-à-dire d'aller voir sa tendre fiancé, il opta pour rendre visite à Quinn la sorcière de l'ile pour lui apporter des ingrédients que lui avait donné la guérisseuse du Flambeau. Puis il resta auprès d'elle toute l'après midi, aussi bien quand le soir arriva, Rivers sortait à peine de la forêt, il se dirigea vers le bar où travaillait sa magnifique fiancée, mais on lui fit savoir qu'elle ne travaillait pas aujourd'hui, et grâce à des informateurs, il se dirigea vers la plage où il l'apercevait assise sur le sable en train de fixer l'horizon, elle semblait particulièrement pensive...

Il était fatigué, mais Rivers était de ceux dont la fatigue avait des effets assez positifs. Il était plus calme, plus posé, parfois plus doux même, moins agressifs, c'était simplement un Caleb plus attentif et plus tendre. Il s'approchait silencieusement de la belle Grace qui dessinait dans le sable, son ombre se dessinait à coté d'elle, avant qu'elle n'eut le temps de se retourner il le laissa tomber sur son arrière train à ses cotés et il l'enlaça dans ses bras vacillant légèrement de son coté, il poussa un rire amusé et reprit son équilibre. Grace devait savoir que Caleb était là depuis ce matin, les gens parlent beaucoup de trop, il était là depuis ce matin et il n'était toujours pas venu la voir, quelle excuse allait-il trouver ? Il ne se faisait pas de souci, il était assez professionnel dans le domaine du baratin. Il plongea son regard azur dans le regard bleu-gris de Thunder, elle était toujours aussi belle que la fois où il l'avait laissé. Oui, Grace était belle, elle avait une beauté innocente, il n'y avait sur son visage aucun trait de fatigue, aucun trait de colère ou de méchanceté, on ne pouvait y voir que de la douceur sur son visage parfait. Quand Caleb avait accepté la mission de conquérir de coeur de la soeur Thunder, il ignorait à quoi celle-ci pouvait bien ressembler, et il s'était fait une image peu gracieuse de celle-ci, mais il s'était trompé... Grace était d'une beauté unique, et Caleb s'était souvent surpris à la regarder dormir, il disait à tout va sur le Flambeau qu'il n'en était rien, qu'il ne ressentait rien, que c'était juste pour la mission. Mais il fallait qu'il l'avoue, elle lui plaisait. Il la trouvait magnifique, bien plus belle que bon nombre de filles avec lesquelles il avait pu coucher. Il aimait cette façon qu'elle avait de la regarder, de croire tout ce qu'il disait, Caleb avait toujours eu le besoin d'être aimé, il avait besoin qu'on le prenne dans ses bras, il avait besoin de douceur, et Grace était capable de le lui apporter... Mais il ne pouvait l'aimer, tout simplement parce qu'il ignorait ce que c'était, il n'avait jamais sentit qu'il était amoureux de quelqu'un, il avait déjà beaucoup de mal à apprécier quelqu'un par amitié, James était d'ailleurs la seule personne qu'il considérait comme un ami. Il ne savait pas, et il ne voulait pas apprendre... Et puis, ce n'était qu'une mission... Il allait faire du coeur fragile de Grace un tas de cendre, il ne cherchait pas à s'attacher à elle, mais était-ce vraiment dépendant de sa volonté ?

Il posa sa main sur sa joue puis attira le visage de son amante vers lui pour déposer sur ses lèvres un doux baiser, ils étaient bien. Sur cette plage, il n'y avait personne à cette heure ci. Il détachait ses lèvres de celles de Grace puis les capturait à nouveau avec fougue, une journée fatigante sans femme c'était juste frustrant, mais il l'avait elle. Elle savait qu'il n'était pas vraiment fidèle, elle avait eut des échos comme quoi il aurait fricoté avec la gérante de la gâchette, mais elle ne disait rien parce qu'elle l'aimait et parce qu'il lui avait fait comprendre que ça n'était rien, que c'était elle qu'il voulait. Elle l'avait crut... Il recula légèrement puis se laissa tomber en arrière ; couché sur le sable, il fermait ses yeux azurs et il prit enfin la parole.

« Quelle journée... Tu vas bien ? »

Il posa une main sur son dos, on pouvait voir sur son avant bras la marque pirate, il était sensé être un marchand, il avait expliqué à Grace qu'il avait été captif en Europe et qu'il y avait été considéré comme pirate et donc marqué d'un « P » au fer rouge puis qu'il avait réussit à être gracié, elle l'avait crut... Elle le croyait toujours... Il ouvrait à nouveau les yeux et lui adressa un léger sourire l'invitant à s'allonger prés de lui.

Elle était d’une humeur relativement bonne. La journée s’était déroulée sans accrochage, elle n’avait eu aucun problème à signaler. Comme d’habitude, elle avait été réveillée après un de ses horribles cauchemars, mais il avait été moins intense que ceux qu’elle faisait en général. Cela faisait d’ailleurs plusieurs jours que ses cauchemars étaient moins violent. Toujours présents, certes, mais beaucoup moins violent. Comme si elle avait passé un accord silencieux avec sa conscience qui peu à peu faisait taire ses mauvais souvenirs. Et puis, elle n’avait pas travaillé aujourd’hui, aussi elle avait eu le temps de se remettre de ses émotions et de se morfondre un peu dans son lit. Mais sa joie de vivre et sa bonne humeur l’avaient bien vite rattrapée. Et elle avait passé la matinée à se promener sur la plage, à faire le tour de l’île, a saluer de ci, de la, les habitants pour prendre de leurs nouvelles. C’était pour ça qu’on aimait la petite Gracie. Elle se tenait éloignée de la piraterie, elle était toujours souriante et toujours gentille et elle se préoccupait de tout le monde. Ce n’était pas rare de la voir aider les autres dans le village, ou aller discuter avec des personnes dans la rue pour savoir comment elles allaient. Bref, Gracie était la fragilité et la gentillesse incarnée. C’est pour ça qu’on l’aimait tant. Enfin qu’on l’aimait … c’était un grand mot. Mais elle n’avait pas vraiment d’ennemis. Pourtant, la demoiselle plutôt fourbe, savait aussi tirer partit des situations quand ça l’arrangeait. Seulement les gens étaient tellement habitués à la voir comme une gentille petite fille qu’ils ne pouvaient pas voir son coté quelque peu mesquin …

Elle avait apprit que Caleb était de passage sur l’île. Son Caleb. Son fiancé. Ca lui faisait tout drôle de penser à lui dans ces termes. Elle avait encore un peu de mal à assimiler l’idée qu’elle était fiancée. Et surtout qu’elle s’était fiancée sans en parler à sa sœur. Pourtant, elle l’aimait. Et quand ils seraient mariés, elle était persuadée qu’ils seraient heureux. Parce que oui, dans son cœur, Gracie est persuadée que Caleb l’aime. Qu’ils formeront un couple heureux. Et pour cette raison, elle lui pardonnait tout. Son mauvais caractère, son côté un peu bourrin et violent. Elle lui pardonnait même ses infidélités, et plutôt que d’en parler, elle préférait fermer les yeux et faire comme si elle n’était pas au courant. Parce qu’elle espérait qu’un jour son comportement change. Elle espérait qu’il l’aime assez pour finir par lui être fidèle. Bien sûre, elle ne savait pas la vérité. Elle ne savait pas qu’il se moquait d’elle, qu’il l’utilisait. Et quand elle l’apprendrait, il ne faisait aucun doute qu’elle en serait détruire, anéantie. La pauvre petite …

Après s’être promenée toute l’après-midi et avoir profité de la chaleur estivale pour se promener les pieds dans l’eau, la jeune femme avait finit par s’asseoir sur le sable fin de cette belle plage et contemplait l’horizon d’un air absent, perdu dans ses pensés. Distraitement, elle dessinait dans le sable et ne remarqua pas tout de suite la présence de Caleb. Des jolies formes dans le sable. Et puis, elle remarqua que quelqu’un s’asseyait à ses côtés. Elle remarqua bien évidement rapidement Caleb et lui adressa un sourire avant de le saluer. Elle était bien contente de le voir. Son rire se joignit au sien alors qu’il bascula un peu vers elle en l’enlaçant. Il lui avait manqué depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Elle posa sa tête sur son épaule et sa main sur son genou. Elle était bien dans ses bras, quoi que les gens en disent. Elle sent sa main contre sa joue et tourne le visage vers lui, juste avant de sentir ses lèvres sur les siennes dans un doux et bref baiser. Elle glisse ses doigts sous son menton et profite du silence. Ici, personne ne viendrait les déranger. Ils étaient seuls, il n’y avait qu’eux, ils pouvaient s’aimer sans avoir besoin de s’inquiéter des regards. Elle caresse doucement sa joue alors qu’il se penche à nouveau pour capturer ses lèvres une nouvelle fois, avec plus de fougue cependant et elle approfondit le baiser. Sans gêne. C’était quelque chose qui avait disparu avec lui : sa timidité. Preuve qu’elle lui faisait confiance. Et qu’elle ne devrait pas d’ailleurs. Elle le regarde avec tendresse alors qu’il se laisse tomber sur le sable. On peut lire tout son amour dans ses yeux, ça en est mignon tout plein. « Ca va maintenant que tu es là. Et toi ta journée ? Pas trop de boulot aujourd’hui ? ». Elle sent sa main sur son dos et sourit. Lentement, elle se laissa tomber à ses côtés et posa sa tête sur son torse.

Rivers pouvait lire sans problème l’amour dans le regard de la rouquine, Il repensait à ce que Quinn lui avait dit un peu plus tôt dans la journée : « Elle a confiance en toi et tu ne devrais pas en profiter de la sorte ...Imagine que tu finisses par t'attacher à elle ? Tu aurais ce choix sur la conscience toute ta vie, après... ». Ridicule ? Caleb ne savait plus vraiment quoi penser, quand il était loin d’elle, il l’oubliait complètement, elle n’existait plus. Grace ? Pff... Personne. Elle ne comptait pas pour lui, et pourtant quand il était avec elle, il se posait des questions, qu’il trouvait par la suite ridicule, mais à chaque fois qu’il la retrouvait, il se posait à nouveau des questions. C’était une suite sans fin, il avait conclu qu’il était bien avec elle mais que ça n’allait pas plus loin. Il ne cherchait pas plus loin. Il n’avait pas vraiment à se forcer pour l’embrasser, bien au contraire, il en réclamait... Il aimait la toucher, il aimait sa présence, cette façon qu’elle avait d’être douce avec lui, elle était son parfait opposé... Il était le mensonge et elle la sincérité. Il était la violence et elle la douceur. Il était l’excentrique et elle était le modèle. Il était l’insolant et elle était la fille sage. Il était intrépide, elle aimait le calme. Mais tout les deux aimait la vie, vivre, rire, sourire, s’amuser, profiter... Elle lui répondait bien aller maintenant qu’il était présent, il dessina un sourire sur ses lèvres, il fallait l’avouer qu’elle était assez adorable. Elle s’allongea à ses coté, la tête sur son torse, il glissait ses doigts dans sa chevelure de feux, on disait souvent que les rousses étaient le diable, il n’en croyait rien. Elle n’avait rien d’un diable, et c’était d’ailleurs peut-être lui le diable. Il jouait assez ses cheveux dans le silence. *Pauvre fille... Si tu savais... Je ne connais personne comme toi, aussi naïve... Innocente... Au fond, tu es unique. Pourtant tu n’es pas stupide... Ma pauvre... Si seulement je savais compatir au moins...*, Rivers était dur dans ses pensées, mais il n’arrivait pas à la plaindre, il ne savait pas. Apprendre serait difficile, il n’en avait pas la volonté. Il n’en voyait pas d’intérêt, là était tout le problème du matelot...

« Et bien... J’ai eu beaucoup d’affaires à régler. J’avais hâte de te retrouver... »

Mensonge numéro un de la soirée, il avait tout fait pour trainer le plus longtemps possible chez la sorcière, premièrement parce qu’il trouvait sa compagnie intéressante et deuxièmement parce qu’il n’avait éprouvé aucune hâte de retrouver Grace... Il baratinait, toujours et encore. Et ça marchait. Pourquoi ne pas continuer ? Il caressait ses cheveux soyeux de ses mains pas vraiment propre, bien qu’il c’était lavé un peu plus tôt dans la journée dans la rivière où l’avait surprit Quinn. Il fermait à nouveau les yeux, il pensait à la dernière fois qu’il avait vu Grace, il y ‘avait quelques semaines, il lui avait dit au revoir sur le pont sous l’œil de Thunder Capitaine qui le regardait d’un œil suspicieux, voyant d’un très mauvais œil leur relation (imaginez quand elle apprendra ce qu’il en est vraiment), elle doutait de l’identité de Caleb, elle avait raison. Les affrontements entre Flambeau et Amazone se faisaient de plus en plus rare et Caleb s’y tenait discret pour que Thunder ne le voie pas. Mais il savait que ce qu’il faisait été dangereux, et qu’un jour la vérité éclaterait, ce jour là, il lui faudra faire vite et convaincre Grace de le suivre... Est-ce qu’elle le ferait ? Il l’ignorait, il devait se montrer davantage aimant pour la persuadée...

Il se redressa, Rivers ne tenait pas en place c’était bien connu. La jeune femme posé contre son torse fut relevé aussi, il l’enlaçait dans ses bras musclés et la gardait contre son torse. Un véritable petit couple... Après tout, c’était ce qu’ils étaient sensé être n’est-ce pas ? Caleb recoiffa d’une main la jeune femme de façon assez gauche pour dégager son visage pour qu’il puisse à nouveau la regarder, il plongeait ses iris bleus dans le regard de sa fiance en lui adressant un doux sourire. Il déposa à nouveau un baiser sur ses lèvres divinement douces avant de lui susurrer

« Je t’aime… »

Des mots qui ne voulaient rien dire… Ils n’avaient pas de sens dans la bouche de Caleb, il lui disait ses mots avec simplicité, avec sensualité, mais il n’en était rien. Il le disait de la même façon qu’il avait vu James le dire à Isobel, il était bon acteur, bon imitateur. Il l’embrassait encore, leur langues dansaient dans la bouche de la jeune femme, il aimait l’embrasser ça c’était certain... Il décolla son visage de celui de son amante pour l’observer à nouveau, elle était heureuse. Et tout cela n’était que des mensonges, elle était heureuse dans le mensonge... Il lui souriait et se pencha à nouveau pour l’embrasser avec ardeur, glissant sa main dans ses cheveux avec manque de douceur. Son autre main enroulait sa taille pour la tenir contre lui, elle était si fragile dans ses bras, elle l’aimait, il était indifférent... Leurs lèvres se séparaient à nouveau pour reprendre leur souffle puis il demanda doucement

« Tu as parlé à ta sœur ? »

Sous entendant, des fiançailles. Il était sur que non, il le savait en fait. Personne ne le savait. Il caressa sa joue sur bout des doigts en la regardant intensément.

Il souriait lorsqu'elle lui annonçait l'aimer aussi, il le savait cela. Elle voyait en leur amour quelque chose de bien trop grand, quelque chose qui les dépassait, quelque chose que Rivers était incapable de lui apporter. Il n'avait jamais aimé personne, est-ce que c'était bien d'aimer ? Il voyait tellement de personnes souffrir par amour, il songeait que c'était une bien mauvaise chose que d'aimer quelqu'un au point de s'en rendre malade, au point d'en être jaloux et possessif. Il songeait que c'était malsain, encore plus malsain que de coucher avec des prostituées ? Oui, aux yeux de Rivers, le sexe c'était normal, l'amour c'était une illusion, une prison. Les personnes qui s'y vouaient étaient des sadomasochistes, rien de plus. Il l'embrassait, elle se laissait faire, elle y répondait. Elle n'était pas aussi sainte que le disait beaucoup d'habitants, Caleb était bien placé pour le savoir. Elle savait y faire, elle avait une sensualité particulière qui avait le don de mettre Rivers dans ses états, il la trouvait tout simplement parfaite. Physiquement parlant évidement. Quand on lui demandait de parler de Grace sur le Flambeau il disait d'elle qu'elle était totalement abrutie, mais que c'était un très bon coup. On le questionnait, Rivers n'était pas forcément du genre à se venter de ses exploits, il n'avait plus de réputation à se faire. La sexualité était une chose primordiale dans la vie de Caleb, il ne tenait déjà pas en place, alors imaginez s'il devait s'abstenir, il serait tout simplement épouvantable. En mer, quand le temps se faisait trop long il devait avouer être particulièrement insupportable, d'ailleurs la fille de Lansalder se montrait très utile dans ses moments là. Quel père ferait de sa fille une catin ? Et bien Lansalder, c'était un fait, il n'avait aucun scrupule, et c'était bien pour cela que Caleb appréciais tant le capitaine, déjà parce qu'il lui avait donné une chance, et puis parce qu'il était l'image parfaite du père qu'il aurait voulu avoir, indifférent et fort. Lansalder avait confiance en Caleb, il savait que son matelot lui serait toujours fidèle (le seul ayant le droit à la fidélité de Rivers), c'était probablement pour cela qu'il lui avait demandé de séduire Grace. Et probablement aussi parce qu'il savait Caleb incapable d'aimer...

Il la sentait moins avenante à ses mots, il s’en était douté, il y avait bien réfléchis, mais son rôle était là... Mettre un bazar monstre entre les deux sœurs, et quand il emmènera Grace avec lui, il savait que Thunder Capitaine ne saurait le tolérer, mais elle ne pourrait pas attaquer car elle ne pouvait pas savoir ce qu’il adviendrait de sa sœur. Probablement une fin de l’Amazone tout simplement. La stratégie de Lansalder était tout simplement parfaite et diabolique. Elle le fit basculer en arrière et il se laissait faire, elle était penchée au dessus de lui et il lui adressa un sourire amusé. Elle ne voulait pas en parler, probablement avait-elle peur qu’il soit mécontent de son silence, mais il en était assez amusé. Elle lui adressait un sourire taquin et assez aguicheur, il posa ses mains sur sa taille très fine, il sentait à peine le poids de la jeune femme, elle ne pesait rien du tout pour lui. Il aimait sa contact avec elle, il glissa lune de ses mains de sa taille sur sa poitrine jusqu'à son cou gracieux avant de prendre son menton entre ses doigts pour attirer son visage vers le sien il souffla avant de l’embrasser avec envie

« Humm... Je crois que ça peut attendre... »

Ses lèvres capturaient celle de la rouquine avec plaisir, il lui mordillait légèrement la lèvre inférieure, il glissait sa seconde main vers les hanches puis les cuisses de sa fiancée. C’était étrange d’être fiancé à une femme alors qu’il n’avait jamais cru au mariage. Qu’est-ce qu’il allait faire d’elle par la suite ? Une fois qu’elle serait avec lui sur l’ile Teram de Flamma ? Est-ce qu’il lui lancerait la vérité à la figure en l’emprisonnant, où jouerait-il encore le jeu ? Il n’y était pas encore, il pouvait très bien l’enfermer dans une cellule qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Et bien, quand il imaginait cette possibilité, il se rendait compte qu’il n’en avait pas forcément envie, il savait qu’elle sombrerait en dépression et qu’elle allait mourir... Et... Mais depuis quand se souciait-il de la vie des autres ? Caleb chassait ses idées, il ne voulait pas y penser... *Il ne manquerait plus que ça... C’est juste une fille... Ces fiançailles me montent un peu trop à la tête... Et puis Quinn n’arrange rien. Imagine seulement que c’est un putain comme les autres, hein ?* Leurs lèvres se séparaient à nouveau, il fixait les yeux de Grace puis il ajouta un sourire en coin d’un ton provocateur

« Montres moi comme tu m’aime. »

Il aimait la provoquer, il aimait sa chaire, il aimait la voir dans tous ses états. Elle était belle, elle avait le corps parfait pour le satisfaire pleinement, elle était douée, et il en avait envie. *Montres que tu peux servir à quelque chose à défaut de ne pas savoir réfléchir...* Il lui adressait un regard adouci et provocateur, ce qui contrastait vraiment avec ce qu'il était en train de penser, Rivers, un excellent joueur au poker pirate. Il glissait sa main de son visage vers sa poitrine, il focalisait son attention sur celle-ci désormais. Pour sur ; il aimait sa poitrine, c'était déjà un commencement... Non ?

Non, Gracie n’était pas aussi stupide qu’elle voulait bien le faire croire. Et pour cause … elle savait être maline et manipulé les gens quand il le fallait. Et là tout de suite, elle avait besoin de détourner l’attention de Rivers sur le fait qu’elle n’avait toujours pas parlé à sa sœur de leurs fiançailles. Elle le ferrait un jour sans doute, mais pour l’instant elle sentait que ce n’était pas le bon moment. Parce que sa sœur était bien trop méfiante … Elle préférait attendre que son adorable grande sœur, dont elle respectait toujours le jugement, se rende compte qu’elle avait tord de se méfier de Caleb et qu’elle lui fasse enfin confiance. A ce moment là, elle n’aurait plus peur de lui annoncer. Elle le ferait même avec plaisir. Après tout, Caleb était un amour, pourquoi n’arriverait-elle pas à lui faire confiance. Bon d’accord, il avait un peu tendance à mentir de temps en temps. Et il n’était pas franchement fidèle. Mais Gracie était persuadé qu’il l’aimait et donc sa sœur devrait se réjouir pour elle au lieu de se méfier de cet homme qu’elle aimait tant. Bon ce n’était pas encore gagner mais à force de persuasion elle finirait bien par y arriver. Après tout il était l’homme le plus parfait de la terre, sa sœur ne trouverait jamais rien à lui reprocher et donc elle ne pourrait pas lui en vouloir. Mais encore une fois, ça c’est juste dans la tête de Gracie. Pour ce qui est des faits réels, force est de constater que sa technique de diversion consistant à le provoquer marchait bien. Il était très réceptif à la provocation. C’était un bon point pour elle. Elle savait au moins comment obtenir certaines choses de lui. C’était déjà ça. S’il ne lui était pas fidèle, au moins ils pouvaient partager des moments comme ceux la, c’était tout ce qui importait à ses yeux.

« Bien, j’aime mieux ça ». Elle sourit à quelques millimètres de ses lèvres, alors qu’elle sentait sa main parcourir sa taille, sa poitrine et son coup avant qu’il ne l’attire à lui pour la faire se pencher d’avantage afin qu’elle puisse capturer ses lèvres exquises, dans un baiser bien plus passionnés que ceux qu’ils avaient échangés jusque là. Gracie était certes calme en apparence, il n’en restait pas moins qu’elle avait certains besoins humains et qu’être éloignée de Caleb pendant certaines périodes ne manquait pas de créer en elle un certain manque. Manque qu’elle ne manquait pas de combler quand il était auprès d’elle. Eh non, pas si sage que ça la petite. Elle sait s’y prendre avec les hommes. Enfin surtout avec un homme. Parce que pour être franc, il n’y en a pas eu beaucoup. Elle n’a que vingt et un an. Et elle a pas mal expérimenté sur Caleb. Mais bon quand même, elle ne se débrouillait pas si mal que ça. La preuve c’est qu’il était réceptif le garçon. Et que pour l’instant, il ne cherchait même pas à jouer les machos dominateurs, ce qui contrastait pas mal avec son côté dominateur et violent d’habitude. Mais elle en profiter, elle appréciait l’instant présent. Alors que la seconde main du jeune homme venait à la rencontre de sa cuisse, elle se retenait sur son avant bras, sa seconde main libre parcourant alors son torse par-dessus le tissus de sa chemise. Sa sœur ne la préoccupait plus pour l’instant. Plus rien ne l’a préoccupait d’ailleurs. Son cerveau venait tout simplement de se déconnecter, refusant de lui obéir. Il lui avait demandé de lui montrer combien elle l’aimait hein … Eh bien soit, il n’allait pas être déçu du voyage. Encore une chose qui caractérisait la naïveté de Gracie … il aurait put lui demander de sauter d’un navire en pleine mer pour lui, elle l’aurait fait. Juste par amour …

Il ne lui faut rien de plus que son sourire provocateur pour la faire s’enflammer, s’embraser. Elle répondait facilement à la provocation et il devait le savoir pour en avoir fait l’expérience. Oh oui, elle allait y répondre à sa provocation. Et plus en bien qu’en mal. Une nouvelle fois, elle se penche pour capturer les lèvres de son amant, mêlant sa langue à la valse harmonieuse que dansaient leurs lèvres. Alors que les mains de Caleb se focalisaient sur sa poitrine, ses lèvres quittèrent les siennes, glissant le long de sa mâchoire pour partir à l’ascension de la chaire de son cou. Dans un même temps, sa main toujours posée contre son torse s’attelait à défaire un par un les boutons de sa chemise jusqu’à la défaire complètement, laissant la peau de son torse musclé nue. Ses lèvres quittèrent son cou sur lequel elle avait laissé quelques marques roses pour retourner capturer ses lèvres, alors que sa main libre s’attèle a parcourir du bout des doigts le moindre recoin de sa peau dénudée. Au bout de quelques instants, elle finit quand même par relâcher ses lèvres et par murmurer, à bout de souffle. « Tu es sûre qu’on est seul et que personne ne viendra nous déranger hein ? ». Oui parce que réceptive à la provocation d’accord, mais pas stupide non plus hein.

Elle ne voulait pas en parler, Rivers le savait bien à l'avance. Il savait comment elle réagirait et qu'elle se donnerait à lui tout naturellement. Il souriait parce que ça marchait, elle était d'un sens prévisible, mais assez surprenante. Qui s'attendrait à cela venant de cette fille naïve ? Qu'elle dévirait la situation à son avantage avec cette simplicité ? Elle cachait bien son jeu, bien qu'elle soit tout de même très naïve, elle avait ce coté qu'il aimait plus en elle, ce coté manipulateur qu'elle avait. Elle n'était pas si parfaite que ça, pas si irréprochable la soeur Thunder et c'était ce qui lui plaisait. Il aimait qu'elle le provoque, qu'elle lui laisse voir autre chose en elle que ce visage de la fille juste trop parfaite. Il aimait voir le diable dans son regard, ne dit-on pas que les rousses sont diaboliques ? C'était le cas de Thunder Capitaine, mais la soeur ? Elle l'était aussi, mais Rivers n'avait certainement pas besoin d 'être roux pour être machiavélique. C'était des « on dit », Caleb n'était pas superstitieux, il savait que tout le monde avait sa part négative, celle de Grace il la voyait clairement. Elle lui susurra aimer qu'il accepte d'en parler plus tard, leurs lèvres se touchaient et il aimait sentir sa langue toucher la sienne. Il sentait la passion qu'elle avait pour lui à travers ce baiser, une sensation qu'il aimait. Il se sentait aimé, désiré, adoré... C'était tout ce dont il avait besoin, il avait besoin de se sentir ainsi adulé, idolâtré... Elle était douée, bien qu'au début assez maladroite, il avait accepté de lui servir de cobaye pour qu'elle devienne aussi performante. Il l'avait laissé faire, elle avait hésité au début, elle avait eut peur d'être bien trop médiocre, il devait avouer que leurs premiers ébats avaient été plus le fruit de son travail à lui. Mais avec le temps elle avait su donner de sa personne et c'était devenu particulièrement intense. Elle était sa seule relation stable, il savait ce qu'elle aimait, et elle savait ce qu'il adorait. Ils savaient se donner l'un à l'autre pour qu'ils soient tout deux comblé de joie. C'était une parfaite harmonie entre eux, au lit. Ailleurs, c'était une autre affaire. Rivers avait encore beaucoup de travail à faire sur lui-même, il devait apprendre à la connaitre davantage, ses gouts, ses passions, ses sentiments à elle. Mais il ne voulait pas vraiment faire d'efforts, bien qu'il fasse très bien semblant de s'intéresser à ce qu'elle faisait...

Elle était tout autant réceptive à sa provocation qu'il pouvait l'être. Elle l'embrassait avec fougue, il caressait ses cuisses avec envie avant de venir sur sa poitrine qu'il massait avec dextérité. Les baisers de son amante glissaient doucement vers son cou, il souriait encore. Il aimait cela, il aimait cette passion qui la dévorait. Il la laissait défaire sa chemise avant d'aller y semer une multitude de baisers. Ses mains glissaient dans sa chevelure de feu, puis Grace revenait à ses lèvres. Il défaisait les lacées devant la poitrine de sa fiancée, elle portait une robe assez simple à retirer, il appréciait, gardant assez mauvais souvenir de sa robe bleue qu'elle avait porté cet hiver. Il avait fini par l'ouvrir avec son couteau, il était ainsi bien débarrassé de la robe bien qu'elle en fut assez mécontente. Il sentait les doigts de Thunder caresser sa peau brulante, il continuait de l'embrasser avec envie tirant doucement sur le lacet. Elle lui posa une question qui l'amusa beaucoup. Il roula pour se retrouver à son tour sur elle, il était à genoux entre ses jambes, il tira le lacet une dernière fois puis retirait son corset la laissa avec un très léger morceau de tissus qui couvrait encore sa poitrine, il souriait et répondait enfin

« Personne ne viendra mon amour... Ce soir il y a cette fête pour le retour des marins de l’Amazone. N’aie pas peur... » Il l’embrassa encore avant d’ajouter d’une voix sensuelle « J’ai envie de toi... »

Il lui jetait un regard qui voulait dire : donne-moi tout ce que tu as.
Il la débarrassait de son haut pour dévoiler sa poitrine à ses iris bleus, la vue était tout simplement magnifique selon Rivers, il posa ses mains sur ce qui lui appartenait : elle, son corps, son âme. Elle avait signé avec le diable, elle était tombée dans ses bras comme un oisillon tombe de son nid, il se pencha vers elle, et l'embrassa sur le coin des lèvres pour la narguer avant de perdre ses baisers dans son cou. En réalité, il se fichait bien qu'on les voit ou non, il n'était pas des plus pudiques, mais la jeune femme avait sa réputation, et puis probablement que si cela arrivait aux oreilles du capitaine Thunder, il serait pendu pour la fête. Mais il était bien renseigné, tout le monde ou presque serait là comme l'avait demandé Thunder, c'était elle qui décidait.... Que dirait-elle quand elle verra que sa soeur n'était pas là ? Il s'en fichait, bien au contraire, plus la haine du capitaine augmentait envers Rivers, plus la nouvelle la détruirait... Mais il détruirait également Grace, mais ça il n'y avait pas vraiment pensé jusque là, et il se disait, qu'est-ce que cela peut bien me faire ? Et bien, beaucoup plus qu'il ne pouvait l'imaginer...

"Je t'aime..." Vérité ou mensonge ? Il n'y pensait plus, il ne voulait plus réfléchir...

Elle l’aimait. C’était plus fort qu’elle. Elle n’aurait même pas sut dire pourquoi elle l’aimait tant. Mais elle était folle de lui, tout simplement. Ce n’était pas seulement sentimental. C’était physique également. Elle avait besoin de sentir sa présence, elle avait besoin de se blottir dans ses bras, elle avait besoin de sentir ses lèvres contre les siennes, de sentir ses doigts sur sa peau. Chaque parcelle de son corps le réclamait. Chaque parcelle de son âme le désirait. C’était plus qu’une envie en fait … C’était un besoin. Un besoin vital. Et quand il était loin d’elle, elle se sentait mal. Elle aurait voulut l’avoir toujours avec lui. C’est pour ça qu’elle avait accepté sa demande en mariage d’ailleurs. Dans l’espoir qu’une fois qu’ils seront mariés, il n’appartiendrait plus qu’à elle. Dans l’espoir qu’il lui soit fidèle. Oui, elle nourrissait beaucoup d’illusions et d’espoirs. Mais elle en avait besoin.

Et alors qu’elle est sur lui, elle profite du corps qui s’offre à elle. Elle frôle sa peau du bout des doigts, elle effleure son cou de ses lèvres. Oh oui elle l’aimait. C’était incroyable combien elle l’aimait. C’était presque maladif. Met avis que si elle venait à apprendre que Caleb se moquait d’elle, elle finirait dans un sale état. Au-delà même que la dépression. Elle allait sans doute être mal au point de se laisser mourir. Gentille comme elle était … Elle allait être traumatisée. Encore plus que suite à la mort de sa mère. Sans aucun doute, elle allait se laisser dépérir. Se laisser mourir à petit feu. Sur l’Amazone, sur la terre ferme ou sur le flambeau … ce n’était pas important. Quelque soit l’endroit, elle se laisserait mourir tout doucement. Pauvre enfant. Mais pour l’instant, ce n’était pas ça qui la préoccupait. Pour l’instant, ce qui retenait son attention, c’était son amour, son amant, son torse nu qu’elle parcourait sous ses doigts, la peau tendre de son cou qu’elle frôlait de ses lèvres. Mais malgré tout, elle n’était pas rassurée. Enfin, ce n’était pas qu’elle était particulièrement pudique, right, mais disons qu’elle avait une réputation de gentille fille à préserver. Alors c’était tout normal qu’elle finisse par se poser la question de savoir s’ils étaient sûrs d’être seuls, tandis qu’il se battait avec le lacet de son corsage, ce qui l’amusait beaucoup au passage.

Et sans qu’elle ne s’y attende, il prit le dessus alors qu’elle laissait échapper un rire d’entre ses lèvres. Impatient le monsieur ? Quoi qu’il en soit, il continua à se battre avec le lacet et finit par réussir à venir à bout de la bestiole. Il ne restait donc plus qu’un fin bout de tissus pour cacher sa poitrine. « C’est vrai, la fête … j’avais oublié la fête … ». En fait, elle s’en fichait surtout. Ils allaient tous boire comme des trous et finir sous la table. Très peu pour elle. Et puis à chaque fois c’était la même chose. Elle assisterait à la prochaine. Là, elle était trop occupée à faire autre chose … Elle resserra ses jambes autour de lui, l’emprisonnant entre ses cuisses. Elle plongeait ses yeux dans les siens, ses mains posées sur son ventre. « J’ai envie de toi ». Elle lui répondait sur le même ton. Juste histoire de montrer que leurs envies étaient les mêmes. Et elle profita de sa position pour faire glisser sa chemise qu’elle avait déboutonnée précédemment, dévoilant totalement le buste du jeune homme. Jeune qui l’imita rapidement, lui retirant son haut pour dévoiler sa poitrine qu’il regardait avec gourmandise. Elle frissonna au contact de ses mains sur sa peau, grogna alors qu’il la narguait. Et finalement, son cœur manqua un battement quand il lui dit qu’il l’aimait. Il avait l’air tellement sincère … Elle posa sa main sur sa joue qu’elle caressa tendrement. « Je t’aime mon amour ». Sur ces mots, elle glisse son bras dans le creux de son dos pour l’obliger à s’approcher. Elle se redressa légèrement sur ses coudes, pour capturer ses lèvres, avides d’y goûter encore une fois. Comme si c’était la dernière … L’attirant d’avantage contre elle, sentant son torse contre sa poitrine nue, elle se rallongea. Elle promenait ses doigts sur sa nuque, le long de sa colonne vertébrale, ses doigts arrivant à la lisière de son pantalon. Elle hésita une seconde, juste une toute petite seconde, avant de laisser courir ses doigts plus bas, sur les fesses rebondies du jeune homme. Pourvu qu’en cet instant parfait, rien ne puisse venir les déranger …

Tellement de choses se bousculaient dans la tête de Rivers, pourtant il l'avait toujours su ce qu'il voulait dans la vie, il s'était toujours donné les moyens d'accéder à ses objectifs fixés, il n'avait jamais vraiment échoué, il avait toujours su s'en tirer. Même quand il avait été prit par l'armée britannique qui l'avait marqué au fer rouge il s'en était sortie, il avait souffert, mais il s'en était remit. Il était de ceux qui refusaient de se morfondre sur son malheur, mais un jour tout cela finirait bien par ressortir et faire des dégâts. On disait qu'il n'avait jamais pleuré, Rivers ne se rappelait pas de la dernière fois qu'il avait pleuré, à vrai dire, il songeait qu'il n'avait jamais pleuré, il ne s'en souvenait pas, il n'arrivait pas à se souvenir, cela devait remonter à il y a bien longtemps. Il était indifférent devant les personnes qui pleuraient devant lui, il trouvait ça juste ridicule, mais c'était surement parce qu'il ne les comprenait pas, il ne savait pas que soulagement cela pouvait apporter. Il gardait tout pour lui, il ne partagerait pas son histoire, il ne parlait pas de lui, de son enfance, de sa vie à l'orphelinat. Il ne voulait pas en parler, il trouvait ça inutile, mais il ignorait à quel point ça pourrait lui faire du bien, mais à qui en parler ? Il n'avait confiance en personne, il n'en avait pas envie en plus de ça, donc il se murait dans le silence et c'était tout. Ne cherchez pas plus loin, Caleb était loin d'être quelqu'un qui déprimait, il niait ses problèmes, voila une chose totalement différente. Et puis de quoi pouvait-il se plaindre ? La vie était ainsi, chacun avait ses problèmes, chacun avait ses moments de répit, de bonheur. Lui, il était heureux en compagnie de Grace, allez savoir pourquoi. C'était juste une mission, mais il s'y plaisait, il ne disait jamais non à une escale sur l'ile de l'Amazone, ses camarades riaient, ils disaient qu'il était juste diabolique, il souriait. Il avait l'impression qu'il y avait autre chose que du sadisme dans ce qu'il faisait. Il y avait autre chose, c'était sur. Il ressentait un bien être inexplicable à ses cotés, mais mettre un nom la dessus, il en était incapable. Est-ce qu'il l'aimait ? Il ne voulait pas y croire, juste parce qu'il devait la détruire, il ne pouvait pas s'attacher à sa victime, si ? C'était ridicule dans un sens non ?

Elle riait parce qu’il se battait avec son corsage, les femmes avaient de très jolies robes selon lui, elles mettaient leurs courbes en valeur, mais seigneur dieu, qu’est-ce que c’était compliqué à retirer ! Il souriait vainqueur de ce monstrueux morceau de tissus alors qu’elle reprenait souvenir de cette fameuse fête. Eux aussi allaient faire la fête, à leur façon... Il était prisonnier ses jambes de sa belle fiancée, il souriait encore alors qu’elle lui disait avoir envie de lui elle aussi, chose qui tombait très bien à vrai dire... Ils étaient tout deux torses nus, des corps qu’ils s’admiraient l’un et l’autre avec envie. Oui, car si Caleb ne trouvait pas Grace très futé, il l’a trouvait juste parfaite physiquement. On ne pouvait pas tout avoir, il était beau lui aussi, mais il n’avait pas forcément une belle âme. Elle frissonnait sous ses baisers, sous ses doigts brulants, il aimait sa peau délicate et son odeur enivrante de fille bien propre. Elle ne puait pas le parfum comme les putains ; Grace sentait la nature, les fleurs, elle avait les odeurs de dehors sur elle, elle sentait si bon. Lui, il sentait juste la transpiration et le rhum selon lui même. Elle lui caressait la joue, puis elle lui disait l’aimer avec sincérité en le fixant droit dans les yeux. Comment pouvait-il la fixer de la sorte sans craquer, sans lui dire qu’il avait menti. Parfois il sentait qu’il allait le faire, et c’était dans ses moments là qu’il décrochait son regard, et c’était exactement ce qu’il fut. Il fixait le sable juste à coté de sa tête, sentant son cœur de pirate battre un peu trop fort. Elle le tirait vers elle, il se laissait faire, docile. Elle l’embrassait et il lui répondait avec ardeur, il sentait ses doigts glisser dans son dos, il la laissait faire tout en l’embrasant. Il sentait enfin ses doigts franchir la ceinture pour venir toucher ses fesses. Il souriait à nouveau décollant ses lèvres de celle de sa douce fiancée, il avait toujours ses mains sur ses seins ronds qu'il aimait tant. « Vivement que toi et moi... Soyons mariés. », et un baratin de plus, un ! Il était juste immonde, il ne se rendait probablement pas compte des dégâts qu'il allait causer, il était finalement très bon comédien, un peu trop bon. Il y avait trop de sincérité dans sa voix pour que ce qu'il disait soit totalement faux. Est-ce qu'il avait envie d'être marié ? Non, absolument pas. C'était une chose certaine, Rivers avait une profonde aversion envers le mariage et il ne souhaitait l'être pour rien au monde, le mariage c'était selon lui une erreur, une entrave à la vie, à la liberté. C'était aussi à ses yeux très malsain, se vouer corps et âme à une personne, ça ne le tentait pas. Probablement parce qu'il ne savait pas ce que c'était d'aimer, ce sentiment de comprendre qu'on ne peut pas être heureux sans l'autre. Il devait juste apprendre, mais comment ? Et pourquoi ? N'était-il pas finalement plus heureux comme ça ? « Grace... » soufflait-il sensuellement à son oreille avant de l'embrasser dans le cou, ses mains glissaient vers le bas de son ventre, il ne voulait pas attendre, il y avait pensé toute la journée pour tout avouer, il avait tellement envie d'elle, au diable les câlins, les bisous, il voulait de l'action, il la voulait elle, qu'elle soit dans tous ses états juste pour ses beaux yeux et son plaisir à lui. Et peut-être le sien à elle, mais il songeait être trop égoïste pour s’en soucier. « Personne ne viendra, sinon je le tuerais. » lui assurait-il alors qu'elle semblait tendue, il voulait la rassurer, mais il laissait entrevoir son coté pirate par ses mots, il s'était trahis plusieurs fois, mais elle était si naïve qu'elle pensait juste qu'il avait un tempérament fort. Pourtant, si elle faisait le lien entre tous ses écarts, elle pourrait aisément comprendre qu'il était un pirate et qu'il lui avait menti rien que sur ce fait. Il capturait ses lèvres encore une fois avec avidité tirant doucement sur sa large jupe vers le haut évitant ainsi de sortit d'entre ses cuisses où il s'y sentait plus que bien. Caleb Rivers l'aimait, c'était juste impensable pour ce matelot solitaire, mais c'était la vérité, et un jour, il devra y faire face, peut-être bien plus rapidement qu'il n'y aurait pensé.

Gracie se considérait comme heureuse. Certes, sa vie n’avait pas toujours était des plus belles, mais quand même … elle n’était pas la plus mal lotie. Certes, elle avait perdu son père, sa mère aussi et elle était victime de nombreux cauchemars. Mais elle avait une sœur géniale, c’était déjà important pour elle. Et surtout, elle était amoureuse. Elle était vraiment amoureuse. D’un homme formidable surtout. C’est vrai, Caleb n’était pas parfait. Il trainait souvent avec des femmes aux mœurs douteuses, il laissait pas mal planer le mystère sur son passé. Bref, elle savait bien qu’il lui cachait des choses, qu’il lui mentait sur certaines autres et qu’en plus il n’était pas réellement fidèle. Mais au moins, il l’aimait, il la traitait bien. C’était un bon amant, il était un peu gauche mais il était plutôt doux et attentionné. Il ne lui avait jamais fait de mal, bien au contraire. Bref, on pouvait dire que c’était quelqu’un de bien. Avec elle du moins. Et elle s’en contentait très bien. Il la comblait d’amour. Et tant qu’il se comportait bien avec elle et qu’il la satisfaisait, elle arrivait à pardonner qu’il la trompe, qu’il soit mystérieux. Même si elle serait ravie qu’il se contente juste d’elle, qu’il lui dise tout sur la personne qu’il était. Sincèrement, elle en aurait été ravie. Mais elle se contentait de ce qu’il lui offrait et pour l’instant ça lui suffisait. Après tout, ils allaient se marier. Certes, il allait voir ailleurs, mais c’était elle qu’il allait épouser, personne d’autre. Ce n’était pas une de ces catins qu’il avait demandé en mariage, c’était elle, rien qu’elle. Alors oui, elle était heureuse. Il n’aurait pas put en être autrement. De toute façon, que pouvait-elle espérer de mieux ? Elle fréquentait des pirates alors forcément … Elle savait de quelle façon ils vivaient. Il n’y avait qu’à voir sa sœur. Et pourtant c’était une femme. Une femme qui n’avait toujours pas de fiancé. Elle, au moins, elle avait ça. Qui sait, peut-être qu’un jour elle aurait aussi une famille. Elle se voyait bien avec pleins de petits Caleb partout. Peut-être qu’avec ça, elle forcerait Caleb à rester à ses côtés, à ne plus partir et surtout à ne plus aller voir d’autres femmes. Mais bon, ça, nous n’y sommes pas encore. Ils ne sont même pas encore mariés … Pourtant, elle espérait que ça arriverait bientôt. Parce que oui, elle aimait cet homme. Pourquoi alors, n’avait-elle pas encore parlé de ce mariage à sa sœur hein ? Bonne question. Elle sentait que ce n’était pas une bonne idée. Elle doutait que sa sœur n’apprécie. Déjà, elle avait peur que sa sœur lui en veuille d’accepter de se marier sans lui en parler avant. Et puis elle savait qu’elle n’aimait pas beaucoup son fiancé. Alors au moins, s’ils se mariaient d’abord, sa sœur ne pourrait plus s’opposer à cette union. Elle serait obligée de tolérer Caleb et d’accepter ce mariage. Le plan était juste parfait, il n’avait aucune faille à ses yeux. Oui, ça c’est parce qu’elle ne savait pas qui était réellement Caleb …

Elle le dévisageait en silence, un grand sourire sur les lèvres. Il avait l’air d’un enfant entrain de déballer ses cadeaux de noël. Et tout ça, juste parce qu’il était arrivé à bout de son corset. En même temps, elle ne pouvait que le comprendre, ces vêtements étaient un véritable cauchemar. A mettre d’abord, parce que ça coupait la respiration, a enlevé ensuite, elle était généralement obligée de demander de l’aide pour le retirer. Et puis, c’était un cauchemar à porter, c’était très serré, ça empêchait de respirer correctement. Mais c’était joli à porter, c’était déjà pas mal. Qu’est ce que ça pouvait bien lui faire, qu’une fête soit organisée ? Elle, elle devait fêter le retour de son fiancé près d’elle, elle ne pouvait pas être partout en même temps. Et franchement, sa petite fête privée en compagnie de son cher et tendre serait sûrement plus intéressante que celle qui était organisée en l’honneur du retour des marins. Elle était bien mieux, sur cette plage, avec Caleb. Elle était bien mieux avec son homme, prisonnier entre ses cuisses, alors qu’elle sentait sa poitrine s’écraser sur son torse à chacune de ses inspirations. Elle n’était pas timide, elle n’avait pas honte, elle n’avait aucune envie de se cacher. Quand elle était avec lui, elle voyait le regard qu’il posait sur elle, un regard qui ne faisait qu’accentuer l’idée selon laquelle il l’aimait. Parce que quand elle se voyait dans ses yeux, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir belle, si bien qu’elle n’avait aucune gêne à se trouver nue devant lui. Et peu lui importait alors qu’il sente le rhum, qu’il sente la sueur, qu’il ne soit pas fraichement lavé. Il était beau, lui aussi, à sa façon. Comme si le regard qu’il posait sur elle le débarrassait de tous ses défauts pour faire de lui un être parfait. Et ce regard, elle le lui rendait bien. Un regard plein d’amour et de tendresse. Un regard qu’il fuyait à chaque fois d’ailleurs. Mais elle ne le prenait pas mal, au contraire. Elle n’interprétait pas ce regard comme de la culpabilité, elle l’interprétait comme un trop plein d’amour qu’il avait du mal à gérer. Encore une fois, ça montrait sa naïveté. Mais après tout, c’était bien comme ça qu’on l’aimait n’est-ce pas … Douce petite naïve qu’elle était. C’était dans ces moments qu’elle se disait qu’elle l’aimait comme une folle. Et c’est pour cette raison qu’elle entreprit de le lui montrer au travers d’un baisé plein d’amour, de tendresse, signe également du moment qu’ils allaient passer ensemble. Les mains sur ses fesses, elle retient un grognement d’agacement lorsqu’une nouvelle fois, il quitta ses lèvres. Il jouait avec elle, il faisait naitre un désir brulant en elle, pour finalement la laisser mariner encore. Oh oui, vivement qu’ils soient mariés … « On n'a qu’a le faire ! Bientôt. Nous n’avons besoin de personne. Je suis sérieuse, marions nous. Demain si tu veux ! ». Voilà le retour de la petite Gracie naïve, qui croyait aux comptes de fée et qui trouvait terriblement romantique de se marier comme des clandestins. Même si de toute façon, c’était ce qui risquait d’arriver puisqu’elle n’avait toujours pas l’intention d’en parler à sa sœur. Mais ne gâchons pas l’instant présent, voulez-vous. Il souffle son prénom, elle lui sourit. Elle aime bien l’entendre prononcer ainsi son prénom, comme si sa vie ne dépendait que d’elle. Un murmure terriblement sensuel qui ne faisait qu’accentuer le feu qui avait prit dans son corps et qui la dévorait tout entière, alors même que sa main glissait sur le bas de son ventre. La suite par contre la fit grimacer. Elle n’aimait pas trop être face à son mauvais côté, son côté démoniaque, celui qui était tout à fait capable de tuer un homme. Elle préférait se dire que c’était un doux agneau et qu’il ne pourrait jamais rien faire à personne, qu’il était bien trop gentil pour ça. Elle posa donc son index contre ses lèvres. « Chuuuut ». Ne brises pas ce tendre moment mon amour. Elle ne libéra ses lèvres que pour qu’il revienne l’embrasser, ce qu’il fit, avec une certaine avidité, alors même qu’il tirait sa jupe vers le haut, ne voulant sans doute pas se déloger d’entre ses cuisses. Se redressant, elle l’aida donc dans sa tâche, pour se débarrasser de ce morceau de tissus devenu de trop dans cette histoire. Et à peine retiré, elle repartit à la conquête de la chaire de son cou qu’elle dévora avec avidité, ses doigts défaisant la ceinture de son pantalon, qui lui aussi était de trop dans cette histoire. Elle s’aida de ses jambes pour faire glisser le tissu, grognant parce que ce n’était pas assez rapide à son goût. Oh oui, elle l’aimait. Et elle le lui prouverait …