Je m’étais levé ce matin, bien au confort dans mon lit d’infortune. Certes, j’avais connu mieux, mais j’avais connu bien pire. Notamment à bords du bateau, j’avais eut beaucoup de mal à m’accoutumer aux modes de vie pirates, au point que certains se soit demandé d’où j’avais été pirate dans ma vie, mais aujourd’hui j’étais presque un bon pirate. Je me battais un peu trop noblement disaient-elles. Elles me poussaient à tricher lors de mes combats, chose peu évidente. J’allais rester à terre deux paires de jours et j’allais pouvoir profiter pleinement de ses journées à diverses occupations. J’avais songé que je devais rendre visite à cette fameuse sorcière, je n’avais encore jamais eu l’occasion de la saluer jusque là. J’avais entendue dire que c’était une femme vraiment étrange et atypique, je n’avais pas vraiment peur. J’avais autrefois en France, côtoyé des guérisseurs, mais leurs magie ne marchait pas, est-ce que sa magie à elle était véridique ? J’étais assez curieux de la découvrir. Je me rendais chez elle par pur curiosité, c’était bien vrai. Je n’avais rien à lui demandé, je n’avais pas forcement confiance en la magie, j’étais simplement curieux de savoir qui était Quinn Gray. Alors je me dirigeais d’un pas décidé vers la cabane dont on m’avait indiqué le chemin, personne n’avait voulu m’y accompagner, je me demandais bien pourquoi à vrai dire... J’arrivais enfin devant la porte, je me demandais quelque secondes si c’était vraiment une bonne idée, puis finalement je frappais à la porte. Personne ? Etait-ce une farce que l’on m’ait faite en m’indiquant une vieille cabane abandonnée ? Puis tout à coup la porte s’ouvrit, laissant apparaitre une femme à la chevelure extravagante, elle me fixa quelques instants et je restais impassible, puis elle prit la parole. Me fit jurer de ne pas faire partie de la compagnie des Indes, évidement ! Il n’avait jamais touché une arme avant de se retrouver sur cette maudite ile.

- Je le jure.

Je ne savais pas si je devais prendre ses menaces au sérieux, mais elle semblait sure de ce qu’elle disait. Je restais quand à moi assez perplexe. La magie, c’était un peu comme la religion selon moi, ça n’existait pas. Oui, j’étais un noble qui n’avait jamais cru en dieu, j’avais pourtant de très bonne connaissance en la matière et j’avais étudié la bible bon nombre de fois (ce qui m’avait permit de relever de nombreuses incohérences), mais dans la société, il fallait croire en dieu, alors j’avais fait semblant d’y croire. Elle prit alors ma main sans rien me dire, puis dessina un triangle dans celle-ci, j’arquais en sourcils tout en l’observant, pas besoin d’être magicienne pour savoir que je ne croyais pas à ses charlatans qui se disaient être des sorciers ou guérisseurs... Puis elle prononça une nouvelle menace si jamais je mentais, alors je levais les yeux au ciel, alors elle retira sa main de la mienne et me fit entre dans sa... Demeure... En me souhaitant la bienvenue.

- Merci

J’observais rapidement l’endroit assez lugubre, mon regard se posa alors sur un énorme serpent rouge qui avait en fait rapidement capté mon attention

–Curieux comme animal de compagnie...

Je préférais me tenir à distance de ses bêtes là, comment ce serpent pouvait-il vivre avec cette femme sans jamais l’attaquer ? Je ne parvenais pas vraiment à détacher mes yeux de l’animal un peu trop dangereux selon moi, disons je ne n’étais pas vraiment rassuré. Finalement je regardais la dite sorcière qui était assise à un table et me fixait, telle une diseuses de bonne aventure...

La sorcière me parla de son serpent-corail. Je me demandais comment pouvait-elle vivre ici. A l’écart de tous, elle était craint par tous sur l’ile des Amazone, Quinn était un esprit libre qui pouvait à tout moment quitter l’ile sans prévenir personne et cela pourquoi ? Parce que les pirates avaient peur de la malédiction de Poséidon ? Foutaise ou réalité ? C’était ce que j’étais venu vérifier. J’aurai voulu être comme elle, un électron libre dans ce monde de brut qu’est celui de la piraterie, j’avais du apprendre à manier l’épée et à tuer un homme. Cela n’avait pas été une chose simple pour moi, mais il le fallait pour que je survive. Je fixais la femme quelques secondes, elle semblait tellement naturelle dans ce qu’elle faisait, je me demandais si elle croyait sérieusement qu’elle avait des pouvoirs, personne n’avait de pouvoirs, sinon le monde serait bien différent. Non ? Pourquoi les forces magiques ne chercheraient pas à dominer le monde ou que sais-je. Peut-être que cette femme là connaissaient beaucoup de chose en botanique, mais elle n’avait probablement aucun pouvoir véritable, ou bien. Je ne demandais qu’à voir. Elle rompit le silence en me demandant ce que je voulais savoir, je lui répondais d’une voix calme

– A vous de me le dire...

Elle m’adressait un léger sourire amusé que je lui rendais également. Elle était sorcière, elle pouvait savoir ce que je voulais savoir, c'est-à-dire si elle était vraiment une sorcière où si c’était une machination pour être tranquille vis-à-vis des pirates. J’avais entendu que Quinn serait convoité par les autres équipages, pourquoi ? Considérait-il la sorcière comme un vulgaire porte bonheur ? Je devais avouer être assez ignorant de tout ses cultes pirates, je me faisais passer pour un amnésique aux yeux de tous, suite à mon naufrage j’avais été retrouvé ici, et je disais ne me souvenir de rien mis appart mon prénom. Thunder eut du mal à me croire, mais face à mes talents de comédien j’avais réussis à les duper tous autant qu’ils étaient. A ma plus grande surprise, j’avais fini par m’attacher à certaines personnes, je m’étais fait une nouvelle idée des pirates. Est-ce que je me ferais une nouvelle idée des sorcières ? A paris, j’en avais vu des « sorcières » sur le buché, elles étaient à mes yeux des femmes innocentes victime de la société, elles avaient été jugées sorcière alors qu’elles étaient des jeunes femmes sans histoire... Je songeais que les pirates étaient moins barbares sur ce fait, oui, j’avais trouvé des qualité au monde de la piraterie, je savais que je n’étais plus le même homme, mais je désirais plus que tout rentrer chez moi et oublier tout cela. Ne plus faire de cauchemar, ne plus craindre chaque jour pour ma vie. Ne plus être réduit à cette soumission quotidienne, j’étais tel un objet face aux femmes, je n’avais jamais vu telle violence...

–Vous ne savez pas ? Demandais-je après un bref silence, lassé d'attendre.

La sorcière me fit un discourt, me traitant de menteur, je dessinais un sourire amusé puis m’annonçait pourquoi j’étais venu, je me disais qu’il n’y avait nul besoin d’être médium pour le savoir vu le ton assez septique que j’employais. Je l’écoutais calmement, j’avais déjà envisagé qu’elle dise la vérité, je savais que si c’était le cas c’était probablement très risqué de ma part mais je prenais le risque, je songeais que rien de pire ne pouvait m’arriver, cependant les pirates étaient des hommes très imaginatif quand il était question de faire souffrir quelqu’un, mais je n’avais pas peur. Je me sentais déshumanisé, j’avais l’impression de ne plus être moi-même, j’étais pirate. Je ne savais pas vraiment où aller, je ne pouvais avoir confiance en personne, je me sentais seul, isolé de tous. J’essayais de vivre, plutôt de survivre. Je n’avais pas ma place dans ce monde, et je me doutais que le monde de la cour française m’avait oublié... J’étais livré à moi-même et je me fichais de ce qui pouvait advenir de moi aujourd’hui, je disparaitrais sans jamais manquer à personne. Probablement ma disparition avait fait jaser en France, mais j’avais probablement sombré dans l’oublie. Je n’étais plus personne. C’était un sentiment horrible que je trainais en mon cœur, j’étais là tel un fantôme. La femme reprit la parole, elle m’annonçait devoir en savoir plus sur moi. Elle prit donc ma main, je l’observais alors qu’elle fermait les yeux, je trouvais cela interminable... Je trouvais à cette instant ce fait ridicule, je la fixais elle semblait endormie. Je reportais mon regard vers son serpent qui c’était enroulé dans un coin de la pièce et il semblait dormir lui aussi. Je reportais à nouveau mes yeux vers la sorcière qui lâcha ma main de façon assez soudaine en ouvrant les yeux.

Elle avait prit un air grave, puis m’annonça d’un ton assez peu chaleureux que j’étais un menteur. J’avais compris. Puis elle me lança une phrase assez sarcastique qui ne me plut guère, je demeurais cependant impassible face à elle. « Un sale roche réduit à une vie de pirate », c’était un sort assez étrange n’est pas ? L’adjectif « sale » ne m’avait pas forcément atteint, je me sentais sali de toute part, elle n’avait pas tords quelques secondes. Je l’observais quelques instants, était-ce possible qu’il existe une quelconque magie en ce monde ? Elle ne semblait pas du tout apprécier les gens de mon rang, à vrai dire aucun pirate n’aimait les nobles, et aucun noble n’aimait de pirate. Sauf moi, je m’étais attaché à la plus part d’entre eux, et même si un jour je parvenais à rentrer chez moi jamais je ne les dénoncerais à la compagnie des indes. J’avais une dette énorme envers les habitants de cette iles, ils m’avaient accueillis comme l’un des leurs alors qu’ils ne me connaissaient pas (bien que souvent ils eurent abusé de ma gentillesse, où m’eurent brutalisé), j’avais découvert une nouvelle facette de la piraterie. La sorcière me regardait avec mépris en me parlant de parfum... Seigneur dieu, j’avais presque oublié ce maudit parfum qui coula dans les profondeurs de l’océan pour toujours... Le parfum qui devait faire basculer ma vie dans la gloire, mais qui l’avait fait basculer vers une curieuse aventure.

Quinn me regardait un léger sourire amusé sur les lèvres, elle attendait probablement ma réaction, que je me rende à l’évidence. Tout cela me paraissait insensé... Je savais que si elle parlait, tout le monde la croirait et je n’aurais plus qu’à me balancer au bout d’une corde sur la place. Je finissais enfin par répondre quelque chose

– Vous n’avez jamais été l’une des ses femmes, vous n’êtes pas apte à juger leur existence.

Je ne doutais pas que mon insolence ne plairait pas à la sorcière, je ne la quittais pas du regard et j’ajoutais calmement

– Je m’incline. Bien que j’ai du mal à croire à l’existence de toute magie. J’ai vu tellement de femmes périr par les flammes injustement condamnées pour sorcellerie... La magie. Comment une chose aussi improbable pourrait être réelle ? Croyez vous vraiment à l’existence de cette dite « main de Midas », est-ce possible ? Cela me parait insensé.

A vrai dire, j’avais un peu du mal à me remettre de ce qu’il venait de se passait bien que je ne laissais rien paraitre, je ne voulais pas y croire, pourtant elle venait de baller mes plus noirs secrets... Je ne regrettais cependant pas d’être venu, au contraire... J’avais soif de connaissance à cet instant, qu’est-ce qui était réel et qui ne l’était pas ? Les dieux existaient-ils vraiment ? Est-ce que je pouvais vraiment croire ce qu’elle me disait ? Je l’observais, comment cette femme pouvait avoir deviné tout cela ?

– Vous n’avez pas l’air d’apprécier grandement mes origines. Voyez où le destin peut nous mener. Vous m’insultez de menteur ? Traité moi de pirate dans ce cas, car la piraterie n’est-elle pas malhonnête ?

J’observais la sorcière, je trouvais ce personnage assez... Fascinant. Je ne voulais pas y croire, et pourtant, la femme venait de me déballer toute ma vie alors que nous nous rencontrions pour la première fois, je devais avouer être assez intriguée, il y avait un truc ? J’avais réellement un mal fou à me rendre à l’évidence. Je n’avais jamais voulu croire en rien, pas de dieux, pas de magie, pas de sorcière... La sorcière m’adressa un sourire quelque peu plus chaleureux que le précédent, était-ce le fait que je sois si intrigué qui la fasse sourire ? Quinn me fit une belle phrase philosophique, je l’observais calmement, elle m’annonçait croire en la main de Midas. Mais si un tel trésor avait la possibilité d’exister, n’était-ce pas de la folie que de courir après quelque chose qui n’existe peut-être pas ? Mais ce serait une erreur que de ne pas le faire si jamais cela existait vraiment, car el voyage en vaudrait le cout. Mais quelles étaient les probabilités pour que cela soit réel ? Il fallait laisser place au mystère, à l’incertitude dans sa vie, c’était certain. J’avais l’impression de marcher comme un aveugle sur un fil au dessus d’une fosse pleine de serpents. Je la vivais chaque jour l’incertitude, je vivais dans le doute que je puisse vivre encore, que demain soit encore potable. Je n’avais même plus peur, j’étais fatigué, mais je n’étais pas lâche, je n’étais pas de ceux qui abrègent leur jours, je vivais parce que j’avais encore « espoir » d’autre chose. D’un retour en France, ou de m’intégrer totalement dans cette nouvelle société. Je doutais qu’aucune des deux ne me rendais vraiment heureux, le bonheur faisait partit du passé pour ce qui me concerné. Si je rentrais chez moi, j’étais à présent à moitié pirate et reprendre ma vie banale ne saurais vraiment me convenir désormais. Si je restais, je restais un noble et je n’avais pas ma place ici. A vrai dire, j’avais ma place nulle part en ce monde. Suite à son long discourt sur ce qui était réel ou non, je l’observais puis je répondais

–Vous avez probablement raison... En toute honnêteté, je me demande vraiment comment vous avez fait ce petit tour de passe-passe. Il n’y a vraiment plus rien de rationnel en ce monde...

Souvent je me disais que ce n’était qu’un cauchemar, que je me réveillerai et que je serais bien au chaud dans mon lit. Peut-être étais-je en état de léthargie et que je rêvais toutes ses aventures folles et atroces ? Non, c’était insensé de ma part que de penser à cela, c’était bel et bien réel. Ma petite vie de château était finie pour toujours. Elle répondit à mes dernière question qui était plutôt une affirmation en soupirant, elle n’avait pas confiance en moi, personne n’avait confiance en moi sur cette ile, j’étais un étranger à leur yeux, un pauvre amnésique qui peut-être un jour retrouvera la mémoire et annoncera faire partit d’un autre équipage, ils avaient peur d’être trahis, leurs craintes étaient fondées. Ils avaient raison d’avoir peur de la trahison, de ne pas me croire après tout, je n’avais pas à me plaindre. La sorcière répondait alors à la question, me faisant part de ce qui était advenue de sa mère. Je lui répondais

–Je suis navré pour votre mère. Les occidentaux ont une peur bleue des pirates, et dés qu’ils le peuvent ils les font disparaitre, parfois les conséquences de leurs actes ne sont pas mesurées.

Je fis une petite pause, elle me demandait de lui prouvé que les nobles puissent être de bonne personne, je n’avais aucune idée de comment lui rendre ce service... Je la fixais dans ses yeux sombres puis je répondais finalement

–Croyez vous vraiment que tout les nobles soient mauvais ? A vrai dire je comprends votre point de vue, auparavant je m’étais fait la même idée... Des pirates. Tout n’est pas aussi noir et blanc qu’on le croit. Comment puis-je vous prouver ma bonne foi ? Ce que je dis ne sont jamais que des mots...

La sorcière m’annonça que sa mère n’avait pas été pirate, mais femme de pirate. Mais aux yeux de la loi, c’était un peu la même chose, et puis si elle refusait de parler, elle aidait un pirate et hors la loi condamne à mort quiconque aide un pirate. C’était bien pour cela qu’Alec ignorait si rentrer en France était une bonne idée, mais il pouvait toujours mentir et annoncer avoir été esclave de ses gens. Les nobles voyaient en les pirates le diable même, ils me croiraient sur parole. J’étais sur ne pas être le seul noble devenu pirate par « accident », j’en été persuadé, mais seulement nous ne le chantions pas sur tous les toits et il était impossible pour nous de nous reconnaitre les uns des autres. Probablement nous nous croisions sans même nous accorder un regard, croyant que l’autre était pirate aussi. C’était l’ironie du sort, je savais que je n’étais pas le seul, peut-être que sur les autres iles il y avait aussi des personnes dans la même situation que moi. La sorcière semblait avoir du mal à digérer la tragédie qu’elle avait vécue, ce qui était parfaitement compréhensible. Je n’avais jamais vécu de drame dans ma vie, le seul drame ce fut le mien. Puis elle me parla des nobles, un très log discourt pour les dénigrer, les faire passer pour des moins que rien, j’écoutais cependant avec respect son opinion sur les personnes de mon rang. Il était tellement rare d’avoir quelqu’un avec qui converser, habituellement les discussions des pirates de limitaient à : « tu veux du rhum ? » je m’étais un peu lassé de cela. Je lui répondais alors ne sachant pas si c’était une bonne idée

–Aider un pirate est passible de la peine capitale... Votre mère à refuser de parler, et a été punie pour cela. Les lois sont parfois étranges, beaucoup de personnes ont perdues la vie sans raison. Il me semble que les pirates aussi ont leurs propres lois, et certaines sont également source d’injustice. Je ne suis probablement pas médium mais je vois bien que tout cela vous affecte. Je ne vous haïrais point que votre haine envers les nobles me mène à l’échafaud.

Non, je ne pourrais pas lui en vouloir, malgré tout j’avais un cœur et je n’imaginais pas même ce que c’était qu’une vie sans parents, comment avait-elle survécue ? La vie de Quinn semblait bien plus compliquée qu’elle n’en avait l’air. Peut-être était-ce à travers ses épreuves qu’elle eut surmontées que le don de la magie lui soit accordé... Non, c’était ridicule comme hypothèse...

–Les nobles ne sont pas irréprochables je vous l’accorde, mais qu’en est-il à vos yeux de la petite noblesse ? Vous parlez des grands, des puissants, ceux qui dirigent tels les rois pour les capitaines d’armées, le clergé, les juges ou autres fonctions bien placées. Mais ceux qui sont derrière tout cela ? Je crains que vous n’ayez raison, tout débat sur le sujet semble parfaitement inutile. Les pirates ont leurs propres modes de vie, il est sur certains points meilleurs que le mode de vie occidental, mais ils ne sont pas des saints. Jamais, je n’ai vu pareil violence que depuis ses deux dernières années.

Oui, j’avais des choses inimaginables, cela dit. Probablement que cela existait en Europe, mais probablement pas en publique : les viols, les meurtres en plein jours sans que personne n’y prête attention, les vols, les bagarre, les tortures, les mutilations, bref beaucoup de choses assez cauchemardesques...

-Je ne doute pas que vous garderiez un œil sur ma personne désormais, probablement seriez vous satisfaite de voir les traitements que l’on m’inflige sur le navire et même sur l’île. J’ai peut-être menti, mais je ne suis pas un démon.

La sorcière m’annonçait qu’elle garderait mon secret tant que je ne lui causerait pas de mal, comme si cela était dans ma nature de jouer à la chasse aux sorcières, cela dit, elle avait beaucoup de préjugé envers les gens comme moi et je ne lui en voulais aucune puisqu’elle avait ses raisons de croire en mal des nobles. Elle n’avait pas totalement tords, ni totalement raison. Je songeais qu’il était inutile de débattre davantage sur le sujet, du moins pour le moment. La sorcière était quelqu’un de sage, et peut-être venais-je de lui ouvrir un peu les yeux sur le monde de la noblesse, elle semblait être particulièrement affecté cette tragédie, c’était compréhensible, qui ne le serait pas ? De plus, les femmes étaient des êtres sensible et même si Quinn ne laissait rien paraitre je savais qu’elle avait elle aussi des sentiments, certains sur l’ile disaient que non, que c’était un corps vide possédé par des dieux, des conneries. Si la magie existait, c’était un don. Comme certains avait le don de la musique, ou des parfums... Elle restait une personne à part entière. La vie est injuste, c’était la vérité. Je ne savais pas pourquoi le sort s’acharnait plus sur certaines personnes que d’autre, j’avais vu des personnes à qui la vie souriait, tout lui réussissait. Tout le monde n’avait pas cette chance, je me demandais parfois ce que l’avenir me présageait encore, à vrai dire je préférais ne pas le savoir. Quel intérêt aurait la vie si nous savions déjà la fin ? Beaucoup consulté la sorcière afin de connaitre leur futur, à quoi cela pouvaient-ils les avancer ? Vais-je gagner la quête pour la main de Midas ? Non ? Alors pourquoi y aller ? La vie ne serait plus la même voyez vous. Je ne consultais jamais les diseuses de bonne aventure, parce que je songeais tout simplement que ce n’était que des charlatans nés pour vous dépouiller de votre argent. Puis parce que la connaissance de l’avenir n’était pas forcement n savoir nécessaire pour vivre « heureux ».

Mon regard se posa sur le reptile qui s’approchais dangereusement de moi, je restais silencieux, immobile, est-ce qu’il allait m’attaquer ? Tout à coup la voix de la sorcière le fit fuir dans la direction opposée et je devais m’avouer rassurer et reconnaissant. Je reportais mon regard vers Quinn qui me demanda si je souhaitais savoir autre chose, je n’étais pas enthousiste àl’idée de faire usage de la magie, je lui répondais d’une voix calme

– Non. Je vais me retirer si vous le permettez.

Je lui adressais alors un faible sourire, je devais retourner sur le pont de l’Amazone, j’étais une fois de plus convié à faire les corvées, on disait que c’était chacun son tour, mais je trouvais que c’était tout le temps mon tour. Je ne disais rien car je songeais que je n’avais que ça à faire : me taire et trimer.